Échec à l’évaluation des professeurs universitaires : un cas de jurisprudence
Un article de Jessica Nadeau, paru dans Le Devoir le 18 octobre dernier(1), faisait état d’un jugement qui mettait fin à un litige datant de 2009 entre l’Association de la faculté Ryerson, membre de l’Union des associations des professeurs des universités de l’Ontario (OCUFA), et l’administration de l’Université Ryerson.
L’article fait mention d’une sentence arbitrale qui remet en question la valeur de l’évaluation de l’enseignement par les étudiants, notamment lorsque vient le moment d’attribuer une promotion ou une permanence à un enseignant.
Le SPPCSF est à évaluer, avec la FEC-CSQ, les impacts et la portée de ce jugement sur les pratiques d’évaluation en cours au Collège. Nous serons donc particulièrement vigilants, notamment dans les situations où le Collège mettrait, ou pourrait maintenir en évaluation administrative des professeur.e.s du Collège en fondant sa décision uniquement sur la base de l’évaluation des étudiants et des étudiantes.
Bonne lecture.
LA RÉPARTITION DE LA TÂCHE D’ENSEIGNEMENT : une responsabilité départementale et disciplinaire
L’un des articles de notre convention collective (4-1.07) prévoit qu’il est de la responsabilité collective du département de «répartir et pondérer les activités pédagogiques, incluant les charges d’enseignement, en fonction des ressources allouées [nombre d’ETC], et des activités relatives à la reconnaissance du temps de travail [i.e. 173 heures]».
Il s’agit là, bien sûr, de l’un des plus importants et des plus difficiles mandats qu’il est donné de réaliser au cours de l’année académique. En revanche, le fait d’assumer cette responsabilité constitue aussi un gage d’autonomie professionnelle puisque nous avons la possibilité de définir nos propres règles de répartition pour – espérons-le – le plus grand bien de notre vie départementale et des étudiant.e.s à qui nous enseignons.
Il faut rappeler que si cette répartition se fait selon les règles internes propres au département, elle doit d’abord et avant tout être équitable. C’est en effet la seule balise clairement identifiée dans le texte de la convention collective (8-5.03). On doit donc faire en sorte que la « lourdeur » de la tâche soit répartie équitablement, ce qui ne se résume évidemment pas à distribuer les tâches selon l’ancienneté, ni même à s’appuyer sur le seul calcul de la charge individuelle (c.i.). D'autres variables doivent également être prises en compte.
Par ailleurs, il est important de souligner que dans les départements multidisciplinaires, bien que le responsable ultime de la répartition équitable de la tâche demeure le département, les membres de chacune des disciplines doivent aussi s’assurer d’une répartition équitable de leurs cours. On pourrait résumer la situation ainsi : dans les départements multidisciplinaires, la responsabilité nommée à l’article 8-5.03 de la convention collective est en partie assumée par les disciplines. Il est donc crucial que ces disciplines se dotent de moyens permettant d’atteindre cette équité.
Avant d’énumérer quelques modèles de répartition, rappelons qu’en dernière instance, le Collège doit tout de même approuver la répartition de la tâche départementale.
Des principes de répartition de la tâche d’enseignement :
- La façon dont la tâche est répartie (le modèle et les règles de répartition) devrait idéalement se retrouver dans les règles de régie interne du département.
- Les règles de répartition peuvent varier d’un département à l’autre ; certains principes communs peuvent toutefois servir de guide.
- Idéalement, à chaque session ou à chaque année, le département devrait s’assurer de vérifier s’il est pertinent d’apporter des changements à son mode de répartition.
Des incontournables à considérer
L’obligation de donner tous les cours :
Afin que le département respecte l’obligation de donner tous les cours dont il est responsable dans une discipline donnée, le partage de l’expertise est essentiel. En ce sens, les chasses gardées sont à éviter.
Le respect des intérêts individuels des membres du département :
Le mode de répartition choisi devrait permettre à chaque membre du département de pouvoir bénéficier d’un véritable premier choix, si possible dans un horizon maximal de deux ou trois ans.
L’équité entre les charges de travail :
L’équité doit être évaluée sur l’ensemble de l’année scolaire. Ainsi, un déséquilibre de charge est possible d’une session à l’autre (dans le respect évidemment des paramètres de la convention collective) ;
Le calcul de la charge individuelle (c.i.) est certes un indicateur important à considérer, mais il n’est pas le seul.
D'autres aspects entrent également en considération, même s’ils ne sont pas toujours quantifiables :
- L’hétérogénéité des étudiant.e.s qui composent un cours ;
- La nécessité d’une mise à jour importante d’un cours ;
- La différence entre des cours de début (étudiant.e.s de 1ère session) ou de fin de DEC ;
- L’élaboration d’un nouveau cours ;
- Le nombre de préparations différentes ;
- Les changements de pratiques pédagogiques à effectuer ;
- Le perfectionnement nécessaire ;
- La nécessité de participer à des comités en lien avec le cours donné ;
- Le nombre total d’étudiant.e.s confié.e.s à un.e enseignant.e ;
- Etc.
Quelques idées de modèles de répartition de la tâche
- La liste des priorités d’attribution des cours est établie initialement. Après chaque session, tous les membres du département augmentent d’un rang dans la priorité, sauf le premier, qui passe au dernier rang. On peut aussi appliquer une telle liste dans des sous-groupes de cours de la discipline.
- Le département détermine, pour chaque cours, un niveau de difficulté ou de lourdeur. Une fois la répartition réalisée, les niveaux sont additionnés. La personne qui possède le plus haut niveau choisit au premier rang la session suivante, et celle qui a le plus faible niveau choisit au dernier rang.
- Le département accorde une priorité sur un cours pour une durée de deux ou trois sessions (ou deux ou trois ans, si le cours est offert une session sur deux). Au terme de ce délai, le cours est remis dans la banque de cours offerts. Dans ce cas, on peut spécifier que la professeure ou le professeur qui vient de libérer le cours n’a aucune priorité sur celui-ci dans la répartition en cours.
- Le département tient compte des cinq dernières sessions. Il additionne le nombre de préparations différentes attribuées par chacun de ses membres. L’ordre de priorité va de la personne qui a effectué le plus grand nombre de préparations différentes à celle qui en a fait le moins.
- Certains départements vont même jusqu’à procéder par tirage au sort dans le cas où plusieurs enseignant.e.s tiendraient mordicus à un cours la même session.
- Les règles de certains départements peuvent permettre à tous les membres du département d’obtenir, pour la moitié de leur tâche, les cours souhaités (premiers choix), l’autre moitié devant témoigner d’un compromis.
Comme on le constate, il existe de multiples façons de s’assurer de l’équité de la tâche. Il revient donc aux membres du département de choisir les mécanismes qui conviennent le mieux à leur propre situation.
INVITATION : PRENEZ PART AU PROCHAIN CG DE LA FEC!
Vous aimeriez avoir l’occasion de côtoyer des collègues d’autres cégeps tout en discutant de dossiers politiques, sociaux ou pédagogiques? Une occasion s’offre à vous le jeudi 22 novembre (en après-midi) et le vendredi 23 novembre (toute la journée) puisque le prochain conseil général (CG) de la FEC aura lieu dans les locaux de la CSQ, à Québec.
Le dîner (per diem) est remboursé, de même que le remplacement pour l’enseignement d’un.e délégué.e, le cas échéant. Prenez note que vous pouvez participer à un seul des deux moments de rencontre (jeudi OU vendredi) si cela vous convient mieux ainsi.
Rappelons que le Conseil général est l’instance suprême entre les congrès et qu’il est composé des officiers de la FEC et des membres que les syndicats peuvent y déléguer – sept (7) dans le cas de notre syndicat. Il est important que nous prenions toute la place qui nous revient dans ce processus démocratique de prise de décisions.
Si vous êtes intéressé.e à participer à ce conseil général, communiquez avec Annie Lelièvre au poste 3852 : elle vous fournira également l’ordre du jour détaillé de la réunion.
«La domination au travail est beaucoup plus dure qu’avant»
Psychiatre et psychanalyste, Cristophe Dejours est directeur de recherche à l’Université Paris V. Il est également l’auteur de plusieurs publications sur le monde du travail et sur les pathologies qui y sont associées. Dans un article paru dans L’ÉCHO, M. Dejours dénonce la montée en force des «gestionnaires» dans les années 1980, qui, selon lui, a eu des effets dévastateurs sur la santé des travailleurs, et, du coup, sur la qualité de leur travail : « En entreprise, si l’exigence de performance devient insoutenable, le risque d’effondrement collectif existe. »
Risques psychosociaux au travail : violence et harcèlement psychologique
Dans le cadre de la campagne d’information visant à démystifier les risques psychosociaux du travail, nous vous présenterons à chaque semaine un compte-rendu de différentes brochures récemment publiées par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Cette semaine : la violence et le harcèlement psychologique.
Félicitations à nos nouveaux profs permanents !
Nous tenons à féliciter nos collègues qui viennent (enfin) d’obtenir leur permanence.
Bravo !
Pierre-Luc Asselin Liliane Auger Pascale Beaudet Julie Beaulieu-Drolet Stéphanie Bédard Martin Boisseau Pierre-Luc Bonneville Kevin Bouchard Marie-Josée Bouchard Chantal Brulotte |
Marc Caron Ève Côté Alexandre Couët Stéphanie Gormley-Poirier Sébastien Guy Pierre-Luc Hardy Daniel Huot Stéphanie Jacques Louise Lefebvre Linda Lemelin |
Diane Lessard Stéphane Malouin Agnès Kalonji Mwanza Dominique Paquet Isabelle Plante Marie-Ève Roussel Eric Ségal Guillaume Simard Martine Taché |