Résumé de l’AG du 8 mars
Le 8 mars dernier a eu lieu une assemblée générale du SPPCSF. Pour celles et ceux qui n’ont pu être des nôtres, voici un bref résumé des faits saillants.
Informations diverses
La présidente du SPPCSF a informé les membres sur les sujets suivants :
- Négociations : Les équipes de négociation attendent toujours que le gouvernement leur propose un calendrier de négociation, avec des dates de rencontre. Présentement, le gouvernement s’entête à proposer des forums.
- Disponibilité : La Direction est prête à revoir la note administrative, mais refuse de signer une entente dans ce dossier. Pour ce qui est des congés pendant la relâche, les profs qui souhaitent s’absenter pourront le faire avec l’autorisation de leur DA et sous la condition suivante : 1 jour de report de disponibilité et 4 jours sans solde.
- Cadre de référence du comité de programme: Un avis syndical sera transmis à la direction à la suite du CID du 9 mars.
- Action Front commun 30 mars : On cherche des volontaires pour manifester en grand nombre! Communiquez avec nous!
- Action intersyndicale le 31 mars : Nous soulignerons localement la fin de nos conventions collectives.
- Formation « tueur actif » : Il est justifié de se positionner en département ou individuellement pour déterminer ce qui devra être retiré des activités prévues aux 173 heures en début d’année en contrepartie de l’obligation de cette formation.
Élections au comité de la condition des femmes
Amélie-Elsa Ferland-Raymond a été élue à l’unanimité! Avant même son élection, Amélie-Elsa s’est généreusement offerte pour organiser la campagne « J’arrête de m’excuser » dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes. Merci, Amélie-Elsa, pour ton engagement!
Avis syndical sur la liberté académique
L’Assemblée a adopté à l’unanimité la proposition suivante : Que l’Assemblée générale donne au Bureau syndical le mandat de se positionner dans le dossier de la liberté académique en fonction des résultats d’un sondage mesurant l’appui des profs au concept de liberté académique dans son intégralité (en classe, en recherche ou dans l’espace public), afin de savoir quels aspects devraient faire l’objet de mesures locales.
Pour plus de détails sur la présentation de Mathieu Robitaille et les préoccupations du syndicat, nous vous prions de lire, dans le présent Hebdo, l’article intitulé : « Liberté académique : retour important sur l’AG du 8 mars et sondage à venir ».
Liberté académique : retour important sur l’AG du 8 mars et sondage à venir
Dans le cadre de l’AG du 8 mars, nous avons accueilli Mathieu Robitaille, qui nous a fait la présentation du chemin accompli par le groupe de travail, dont le but est de rédiger un énoncé de principes visant à reconnaître et à protéger la liberté académique en contexte d’enseignement. Les recherches du groupe de travail montrent à quel point cet enjeu est important pour notre communauté. Nous séparons ce point du reste du résumé de l’AG pour attirer votre attention sur ce contenu qui nous semble essentiel ainsi que sur le sondage (annoncé à la fin de cet article) auquel nous vous demanderons de participer.
Synthèse des consultations du corps enseignant
Les consultations menées auprès du corps enseignant montrent notamment que pour notre cégep, la classe est un lieu prioritairement dédié à l’apprentissage (pédagogique). Les sujets épineux ne peuvent et ne doivent pas être évités: l’inconfort fait partie de l’apprentissage. Par ailleurs, le clientélisme nuit au plein exercice de la liberté académique et doit donc être évité.
Synthèse des consultations de la communauté étudiante
Le sondage, réalisé en collaboration avec l’Association étudiante, a permis d’obtenir 3898 réponses. Il ressort notamment du sondage qu’à des fins d’apprentissage, tous les sujets doivent pouvoir être abordés. Une majorité croit également que tous les mots doivent pouvoir être mentionnés, mais que la classe devrait être avertie avant qu’un sujet délicat soit abordé. L’autocensure ne devrait pas être pratiquée. 88 % pensent que la zone de confort et les convictions de chacun peuvent être ébranlées.
Piliers de l’énoncé de principes
Mathieu Robitaille a également exposé les piliers qui sous-tendront l’énoncé de principes :
- Reconnaître, protéger et promouvoir la liberté académique (définition de référence : définition de l’UNESCO) comme condition indispensable à la réalisation de la mission de l’enseignement supérieur en contexte collégial.
- La liberté académique doit s’exercer avec responsabilité et civilité (respect mutuel).
- La liberté académique inclut notamment le droit de recourir à des stratégies pédagogiques et didactiques (méthodes d’enseignement, textes, thèmes, etc.), de choisir des activités d’évaluation et d’organiser des activités périscolaires jugées pertinentes à l’atteinte des compétences ou contributives à l’atteinte des visées de formation. Cela doit se faire en conformité avec les politiques et les règlements institutionnels et avec les balises départementales, mais en dehors de toute contrainte idéologique et sans crainte de censure institutionnelle.
- La classe est un lieu spécifique au sein de notre maison d’enseignement supérieur. Être en classe, c’est se situer dans un lieu dédié à l’apprentissage. Cela n’est possible qu’à la condition d’adopter la bonne posture (« posture enseignante » et « posture étudiante ») et de savoir distinguer entre la personne en tant qu’individu titulaire de droits et la personne en tant qu’élève (qui est en classe en vue d’apprendre).
Préoccupations syndicales
Le mandat décerné par la Commission des études ampute la liberté académique de deux de ses contextes essentiels, qui font pourtant consensus: la liberté de recherche et la liberté d’expression dans l’espace public (médias sociaux, journaux, etc.). Ces deux contextes sont défendus par la définition de l’UNESCO et par le rapport Cloutier, entre autres. Ce que cette amputation signifie, pour la recherche, c’est que nos collègues ne sont pas assurés d’obtenir un accès libre aux données et aux statistiques pour leurs recherches ou que leurs objets d’étude ne pourront être déterminés en parfaite liberté, sans considération pour ce qui pourrait être délicat pour notre institution. Ce que cela veut dire, au regard de la liberté d’expression, c’est que nombre de professeurs de Sainte-Foy pourraient se censurer dans l’espace public, par peur que leur parole porte à conséquence et soit interprétée comme un manque de loyauté par leur employeur. On l’a vu, même notre hebdo syndical peut devenir un terrain glissant.
Puisque le groupe de travail sur la liberté académique n’a pas la liberté de traiter des contextes de recherche et de prise de parole à l’extérieur des murs du collège, et que défendre ces contextes dans le cadre de ce groupe de travail pourrait mener, aux dires de la Direction, à la suspension des travaux (et donc à la perte de l’énoncé de principes sur la liberté académique dans le contexte de la classe), le syndicat désire savoir où se positionner afin de répondre aux préoccupations de ses membres.
Soyons clairs : ce que le syndicat réclame, ce n’est pas un élargissement du mandat du groupe de travail sur la liberté académique menant à rédiger des « piliers » sur la liberté d’expression et la recherche. Ce que le syndicat désire, c’est simplement la reconnaissance formelle, dans l’énoncé de principes, de la validité de la définition de la liberté académique par l’UNESCO, comme l’expose notre convention collective. Cette mention de l’annexe VIII-10 sur la liberté académique de notre convention collective dans notre énoncé local nous est, présentement, refusée par le Collège.
L’Assemblée générale a donc adopté la proposition suivante :
Que l’Assemblée générale donne au Bureau syndical le mandat de se positionner dans le dossier de la liberté académique en fonction des résultats d’un sondage mesurant l’appui des profs au concept de liberté académique dans son intégralité (en classe, en recherche ou dans l’espace public), afin de savoir quels aspects devraient faire l’objet de mesures locales.
Sondage
Ainsi, vous recevrez aujourd’hui même un sondage, essentiel pour le syndicat, vous demandant de vous positionner sur l’importance, pour vous, de chacun des contextes de la liberté académique : en classe, dans les travaux de recherche et dans vos prises de parole à l’extérieur des murs du collège (médias sociaux, journaux, etc.).
Le sondage nous permettra à la fois de savoir quels contextes de la liberté académique vous tiennent à cœur et quels moyens vous souhaitez nous voir employer pour faire entendre nos revendications.
Épinglettes du 8 mars : il est encore temps de vous procurer la vôtre!
Nous avons encore au local du syndicat (C-170.16) de magnifiques épinglettes de la Journée internationale des droits des femmes. En forme de cœur, elles affichent le slogan Résistances féministes.
Vous désirez la vôtre? Passez nous voir et profitez de votre visite pour faire un don pour la cause : le SPPCSF doublera vos dons. Vous vivez à l’époque du virtuel? Le SPPCSF accepte les virements Interac!
Revue de presse
Le gouvernement vient enfin de rendre public le rapport La maîtrise du français au collégial : le temps d’agir, déposé l’an passé. Vous pouvez le consulter sur la page du Plan d’action pour la réussite en enseignement supérieur 2021-2016.
Plusieurs médias ont réagi à ce dépôt. À Radio-Canada, Fannie Bussières McNicoll revient sur les conclusions de ce rapport, notamment sur la volonté d’intégrer l’enseignement de la grammaire française aux cours de niveau collégial.
Vincent Boulay signe dans Le Devoir un éditorial mettant en lumière la mauvaise foi du gouvernement Legault, qui opte pour des stratégies de diversion au lieu de négocier aux tables de négociation.
Plus de 800 profs ont signé un plaidoyer vibrant pour défendre les cours de la formation générale collégiale et leur apport essentiel à la société de demain. À lire dans Le Devoir. Dans la même veine, au Journal de Montréal, un collectif de profs refuse la formation collégiale à la carte. Vous pouvez voir la caricature de Godin dans Le Devoir.
Dans Le Journal de Québec, un article de Daphnée Dion-Viens rappelle au public que les conséquences de la pandémie se font toujours sentir dans les écoles.
Dans La Presse, Suzanne G.-Chartrand et Marie-Christine Paret mettent en lumière les causes de la pénurie en enseignement.