Signature électronique de votre carte de membre du SPPCSF

La CSQ ayant entrepris son virage numérique, votre syndicat se voit aujourd’hui dans l’obligation de mettre en branle un processus de signatures de cartes électroniques auprès de ses membres.

La semaine du 14 février, vous recevrez ainsi un courriel provenant de l’adresse n80.ste.foy@lacsq.org (par l’application GUM de la CSQ) vous demandant de signer votre carte électronique. La procédure est assez simple et rapide. ATTENTION! Le courriel de la CSQ atterrira fort probablement dans votre boîte de courriels « Autres ».

À l’avenir, la Centrale ne fonctionnera qu’en mode électronique, si bien que tous les échanges entre la CSQ et le Tribunal administratif du travail (TAT) se feront uniquement par la voie électronique : requêtes, cartes d’adhésion des membres, cartes de démission d’une organisation rivale ainsi que toute autre documentation à l’appui. Voilà qui explique notre présente demande.

Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à communiquer avec nous au sprofesseurs@csfoy.ca.

 

Je n’adopterai pas Ali

par Frédéric Parrot

Sur le Portail, on lit : « Lancement du robot accompagnateur Ali — un outil bienveillant de soutien psychosocial ». C’est moi qui souligne l’adjectif. Bienveillant, le robot ? Vraiment ?

Le reste de la nouvelle mentionne que cet outil innovant utilise l’intelligence artificielle pour contribuer au soutien psychosocial et à la réussite de la population étudiante. Ça me semble très ambitieux. Et quelque chose m’agace. Probablement le mot bienveillant.

J’ouvre mon Petit Robert : « Bienveillance : Sentiment par lequel on veut du bien à quelqu’un. » L’outil aurait donc des sentiments… Un peu décontenancé, je vais voir ce que dit le Larousse en ligne à propos de cette bienveillance : « Disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui. » Et me voilà qui m’interroge au sujet de l’esprit d’Ali, de sa vie intérieure, de ses rêves et de ses aspirations, juste quelques secondes, le temps de m’ébrouer et me rappeler qu’Ali n’est pas une personne, mais un programme informatique. Des lignes de code. Rien de plus, rien de moins. Je poursuis mes recherches de définitions et Antidote me rassure un peu : « Bienveillance : disposition favorable envers quelqu’un. » Sauf que la « disposition » est encore un « état d’esprit » ou « la tendance de quelqu’un à être ou à agir d’une certaine manière », dixit les trois dictionnaires.

Ce long préambule, qui joue sans doute trop dans la sémantique pour être palpitant, me permet quand même de mettre le doigt sur ce qui m’a troublé de manière diffuse à ma première lecture de la nouvelle : l’adjectif choisi, « bienveillant », qu’on le veuille ou non, que ce soit volontaire ou non, humanise le robot, l’outil, appelez-le comme vous voulez. Simple accident ? Mauvais choix de mot ? J’accepterais de le croire si, quelques lignes plus bas sur le Portail, on ne me m’invitait pas à « télécharger l’application à jadopteali.com ». Oui, oui ! Comme dans « j’adopte Ali », de la même manière qu’on adopte un enfant ou un animal de compagnie, bref un être sentient. On cherche encore à humaniser le programme informatique, minimalement à donner l’illusion du vivant.

Pourquoi ?
Parce que le texte sur le Portail, c’est du marketing.

Le truc fonctionnait déjà dans les années 80, quand on n’achetait pas une Poupée Bout d’Chou, mais l’adoptait, justement. Il y avait même un certificat de naissance dans la boîte! On pouvait crier au génie du point de vue de la mise en marché d’un jouet, mais je m’attends à ce que nous soyons collectivement plus critiques, en tant qu’institution d’éducation supérieure, chaque fois que nous proposons une technologie qui se veut éducative — car il est bien question de réussite des étudiantes et des étudiants dans le texte de présentation de l’outil.

Le vocabulaire employé sur le Portail est un vernis miroitant qui crée un décalage entre ce qu’on veut faire croire qu’Ali est en mesure de réaliser (soigner l’âme, par exemple, ou améliorer une note dans un cours de chimie) et ce qu’il fait vraiment, ou plutôt ne fait pas, puisque, et je cite : « Ali n’est pas un outil de détection, d’évaluation ou d’intervention et en aucun cas il ne sera considéré apte à traiter des problématiques ». Bref, il n’est ni un parent, ni un ou une amie, ni un ou une professeure, ni un ou une professionnelle. C’est un outil. Je le qualifierais de moteur de recherche qui répond, tout en lui accordant la même bienveillance que Google, Siri ou Alexa — lire ici zéro.

L’adoption de cette rhétorique publicitaire est l’un des facteurs qui me pousseront à refuser que ce robot entre dans la normalité de notre quotidien sans que nous le questionnions davantage. Car l’illusion d’humanité et le simulacre de bienveillance qu’on lui plaque viennent pour moi ajouter une (inutile) barrière de plus entre l’étudiante ou l’étudiant et son prof, son API, sa répondante à la réussite, un psychologue, l’accueil des Services adaptés, et j’oublie certainement plein d’autres ressources précieuses dans le cégep. Et si ces services sont débordés, si le contexte pandémique en rend l’accès difficile, si la pénurie de main-d’œuvre nous frappe de plein fouet, ayons le courage d’agir en conséquence sans nous laisser distraire par une technologie qui essaie de se vendre en usant du filtre séduisant du langage de la publicité.

Au moins, ne relayons pas naïvement ses fausses promesses.
Car qu’est-ce qu’Ali ?
Un robot conversationnel et rien de plus. Ayons l’humilité de le reconnaître.

Ainsi, en attendant qu’on me présente Ali pour ce qu’il est et qu’on clarifie un paquet de questions éthiques que soulève son apparition dans notre environnement éducatif (à cet égard, je vous invite à lire le texte de Nos amis les robots… d’Alain Dion, enseignant de cinéma au Cégep de Rimouski : cliquez ici), je continuerai à faire comme d’habitude : rappeler périodiquement à mes étudiantes et étudiants que ma porte de bureau est ouverte, que je suis disponible pour eux même à distance via Teams, que des mesures d’aide variées sont à leur disposition (tutorat par les pairs, Tandem), que le Carrefour-Conseil regorge de professionnels qui sont prêts à les accueillir et à les aider, que des spécialistes les attendent à la bibliothèque pour les aiguiller dans leurs recherches documentaires, que le SAS et le Socio leur offrent de magnifiques occasions de décoller des écrans.

Sans refuser ni craindre les outils technologiques, dépeignons-les tels qu’ils sont : des outils. Puissants et performants, mais qui peuvent aussi nous leurrer, nous tromper, nous berner (pensez hameçonnage, vol de données personnelles et désinformation, par exemple). C’est encore placer l’humain, le vrai, au cœur de notre cégep qui me semble la voie à suivre. C’est ainsi que pourra s’épanouir l’authentique bienveillance.

 

Revue de presse

Dans La Presse, Marie-Ève Morasse souligne l’invisibilité de la ministre McCann alors que le réseau collégial fait face aux défis de la pandémie. Les syndicats souhaitent davantage de leadership.

Dans un autre article, la même journaliste rapporte la création par le gouvernement d’un Observatoire sur la réussite en enseignement supérieur. Cet observatoire est créé dans la foulée du Plan d’action pour la réussite en enseignement supérieur, qui vise entre autres à rehausser d’ici cinq ans le taux de diplomation au collégial.

La Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC) a d’ailleurs fait connaître sa position en faveur de l’Observatoire sur la réussite en enseignement supérieur annoncé par la ministre McCann. Lucie Piché, présidente de la FEC-CSQ, rappelle toutefois qu’en matière de réussite, les solutions magiques n’existent pas.

L’Agence QMI dévoile un portrait préoccupant de la santé psychologique des jeunes Québécois·e·s, particulièrement affecté·e·s par la COVID. L’enquête a été menée par l’Université de Sherbrooke et le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Estrie-CHUS.

Dans Le Soleil, Normand Provencher trace le portrait d’étudiant·e·s qui préfèrent les cours en ligne.