La rémunération lors des portes ouvertes – un gain syndical

Il arrive que certains courriels du Collège provoquent chez les membres de votre bureau syndical des réactions vives et nécessitent des actions rapides. À la fin septembre, l’annonce par le Collège de tenir ses portes ouvertes de l’automne un dimanche, cinq heures durant de surcroît, allait justement donner à vos délégué·e·s syndicaux quelques sueurs froides et de nouvelles raisons pour défendre vos conditions de travail.

Cette idée de faire travailler les profs en dehors de leur période de disponibilité (du lundi au vendredi de 8h à 23h), pour une tâche prévue au contrat de travail, n’allait pas passer comme une lettre à la poste. Rapidement, le SPPCSF a fait ses représentations auprès de la Direction des ressources humaines, démontrant qu’en accord avec notre convention collective, il était impératif que les profs soient rémunéré·e·s pour leur participation à cette journée. La Direction s’est finalement s’est rendue à nos arguments.

N’eût été la présence du Syndicat, il y a fort à parier que nous n’aurions pas été payé·e·s le 14 novembre prochain. Une belle victoire syndicale, donc, en ce début de session d’automne 2021. Nous nous en souhaitons beaucoup d’autres pour le reste de l’année!

 

L’état (mental) des troupes

À la mi-octobre 2021, dans quel état psychologique se trouvent les Québécoises et Québécois après 19 mois de pandémie? Et, plus précisément, dans quel état psychologique se trouvent les profs, au retour de leur semaine de lecture?

Alors que les congés d’invalidité pour surmenage se multiplient autour de nous (et que même Carey Price fait appel au Programme d’aide aux joueurs de la LNH pour soigner sa santé mentale!), la condition psychologique du corps professoral apparaît comme une préoccupation qui ne peut être occultée.

Certes, les contraintes liées à la situation sanitaire sont moins grandes que celles que nous subissions il y a un an de cela. Mais devons-nous pour autant cesser de nous inquiéter? Après tout, bon nombre d’entre nous ont déjà vécu l’expérience de tomber malade à la fin de la session d’automne, au tout début des vacances, alors que notre système tenait jusque-là par le stress et les exigences professionnelles. Une fois ces contraintes disparues avec l’arrivée du congé, notre corps flanchait. Or, pouvons-nous penser qu’une situation semblable risque de se reproduire alors que la vie revient tranquillement à la « normale », mais que nous sommes toujours épuisé·e·s par les efforts considérables fournis pendant presque deux ans?

Au SPPCSF, notre préoccupation pour la santé mentale de nos collègues est constante. Nous cherchons quotidiennement à améliorer vos conditions de travail et à faire reconnaître la charge substantielle qui vous incombe. À ce propos, nous saluons la décision de la Direction de rémunérer les enseignant·e·s lors de la journée portes ouvertes, une tâche qui s’ajoute à cette charge déjà lourde.

Nous vous rappelons que vous avez droit à des congés maladie si vous vous sentez basculer. Qu’un programme d’aide aux employé·e·s est à votre disposition (https://www.travailsantevie.com). Et que nous sommes là pour vous écouter si vous en ressentez le besoin.

Surtout, n’hésitez pas à prendre soin de vous.

 

Pour la Journée Santé mieux-être… la fermeture de L’Allongé

Il y a des jours où on se demande si les différentes directions du Collège se parlent…

Le 14 octobre, alors que la Journée santé mieux-être au travail battait son plein, nous avons appris par courriel la fermeture de la salle des employé·e·s L’Allongée, pour une durée indéterminée.

Dans sa missive laconique, la Direction des communications n’a pas jugé bon d’informer les professeur·e·s, les professionnel·le·s et les employé·e·s de soutien de ce qu’il adviendra des micro-ondes et de la machine à café pendant cette durée indéterminée. Visiblement, nous tous et toutes devrons apprendre à gérer notre stress en mangeant notre lunch froid, seul·e devant notre écran, et « merci de votre compréhension ».

Ce commentaire vous semble trop acide? Sans doute. Mais force est de constater qu’au Cégep de Sainte-Foy, l’institution a beau nous répéter ad nauseam qu’il est important de prendre soin de notre santé mentale, nos espaces communs ne cessent de se réduire comme peau de chagrin. Pourtant, de nombreuses études démontrent à quel point ces lieux sont importants pour la santé mentale au travail! Alors que le Cosmet (Comité santé mieux-être au travail) cherche depuis des années à rendre l’environnement de travail plus agréable et sain pour le personnel, le Collège tire dans l’autre sens. Notons que ce même comité s’est grandement investi dans les plans de rénovation du local (magnifique par ailleurs). Il y a de quoi se désoler de la situation.

La Direction des ressources matérielles arguera que le local n’était plus, de toute façon, officiellement accessible étant donné la situation pandémique. Or, non seulement les règles de la santé publique permettent toujours son accès, mais surtout ce local est utilisé par les travailleurs et travailleuses, sur une base quotidienne. Dans ce contexte, un peu plus de respect, d’explications et de consultations (aucun·e employé·e du Collège, pas même par l’intermédiaire du comité paritaire qu’est le Cosmet, n’a été consulté·e) aurait été apprécié!

Certes, le manque de locaux est criant au Cégep de Sainte-Foy. Mais nous ne croyons pas que cela justifie de prendre des décisions sans consulter les principales et principaux concerné·e·s.

Finalement, voici une petite proposition syndicale. Pourquoi ne pas transformer la Salle du Conseil en salle de classe au troisième étage du pavillon D? Imaginez, un immense local, fenestré sur deux murs, donnant sur les montagnes, avec un système de ventilation neuf! Il est certain qu’il faudrait déplacer quelques réunions, mais ce serait sans doute gérable, dans la mesure où ce local est beaucoup moins utilisé que L’Allongé. Ensemble, nous trouverons des solutions!

 

Ambitions vertes au Cégep de Sainte-Foy

La dernière rencontre du Comité d’action et de concertation en environnement (CACE) a été très riche en échanges. Il a été question de canopée et de gaz à effet de serre (GES) : deux sujets en lien direct avec la santé de notre communauté tout comme celle de la planète. Il est clair que tous les membres du CACE veulent bien faire et ont de bonnes intentions, mais nous faisons face à un mur appelé L’ARGENT!

La justice climatique exige que nous cessions l’utilisation des énergies fossiles le plus rapidement possible si nous voulons demeurer sous la barre de 1,5 degré Celsius d’augmentation de la température moyenne de la planète. Pourtant, le système de chauffage de notre cégep fonctionne encore au gaz naturel et les travaux de mise à niveau ne remettent toujours pas en question ce mode énergétique. La géothermie et l’électricité ont été écartées des options accessibles financièrement. Malheureusement, le gaz devrait donc être utilisé encore pour une quinzaine d’années. L’électrification des transports, OUI! Mais à quand l’électrification des cégeps, des universités et des édifices gouvernementaux? Ces édifices polluent notre air et sont à contre-courant de la justice climatique.

De plus, la canopée (zone du territoire qui correspond à la cime des grands arbres) n’est pas suffisante. Une évaluation de 2019 affirme que notre ratio de canopée n’est que de 5,9 % (voir image ci-dessous), alors que l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME) précise dans son mémoire qu’il faudrait viser 40 %. Selon l’AQME, la présence d’une canopée urbaine optimale permettrait de diminuer plusieurs problèmes de santé vécus par les citoyennes et citoyens, dont le stress, la dépression, l’autisme, le diabète, l’hypertension et l’obésité, pour ne nommer que ceux-là. Il faut bien admettre que les promenades dans un stationnement ne sont pas des plus réjouissantes.

Notre responsabilité à toutes et à tous est grande et les attentes de nos étudiantes et étudiants sont très élevées. Il est vivement souhaitable, voire indispensable, que notre nouvelle directrice générale s’investisse dans un des plus grands défis de l’histoire du Cégep de Sainte-Foy et, plus globalement, même dans ceux de l’humanité. Nous souhaitons donc qu’elle mette en place un plan d’envergure afin de garantir et d’améliorer la santé de notre communauté tout en portant des actions extrêmement ambitieuses pour respecter la justice climatique et son éthique.

Guillaume Simard
Enseignant en informatique

Mémoire de L’Association québécoise des médecines pour l’environnement (AQME)
https://quebecarbres.org/wp-content/uploads/2020/07/Memoire-AQME-BAPE-Reseau-structurant-VdeQc-PG-VF1.pdf

Revue de presse

Dans Le Journal de Québec, Daphnée Dion-Viens rapporte que les programmes en enseignement secondaire et en adaptation scolaire semblent boudés par les étudiant·e·s, alors même que la pénurie de professeur·e·s bat son plein.

Radio-Canada revient sur l’approbation, par la CSQ, de l’entente de principe avec le gouvernement du Québec. Cette entente touche les conditions de travail de quelque 125 000 membres œuvrant en enseignement, en santé et en éducation supérieure. Elle prendra fin au printemps 2023.