Retour sur l’assemblée du 19 mars
Le 19 mars dernier avait lieu une assemblée générale du SPPCSF. 49 professeur.es étaient présent.es pour se prononcer sur une hausse ou pas des cotisations, principalement vouée à la reconstitution d’un fonds de grève. Si cette hausse ne nous avait pas paru hautement nécessaire dans le contexte politique actuel, nous n’aurions pas osé vous la proposer. Nous savons à quel point l’augmentation du coût de la vie gruge les économies de chacun.e, mais nous croyons aussi fermement dans l’action collective pour garantir nos droits devant la montée de la droite économique.
Vous nous avez dit oui. À 87 %.
Sincèrement, nous, membres du bureau syndical, ne nous attendions pas à un tel appui. Nous pensions assister à un vif débat, à des prises de parole enflammées. Nous espérons que toutes les personnes qui souhaitaient se faire entendre se sont senties capables de le faire : nous croyons en l’importance de la multiplicité des points de vue et du débat social. Que vous appuyiez ou non les propositions du bureau syndical, nous demeurons votre syndicat et nous souhaitons que vous disposiez de toute la liberté nécessaire pour vous exprimer, nuancer nos positions, nous rappeler que la pensée ne peut, ne doit pas être unanime. C’est ce qui fait la richesse d’une communauté, sa capacité à trouver une cohésion et une solidarité dans la diversité.
Cela dit, les mots nous manquent pour vous dire à quel point nous sommes touché.es par cet élan de confiance. De session en session, nous sentons bien le poids de la communauté derrière nous, vous nous le manifestez de multiples façons, et le vote du 19 mars en fait partie. Et nous sommes conscient.es qu’avec cette confiance vient aussi une responsabilité : celle de continuer d’être à l’écoute, de vous représenter au mieux et de gérer sainement le financement, en mettant l’accent sur la reconstruction du fonds de grève. Une prochaine étape sera d’ailleurs de regarder avec vous à la loupe nos solidarités (c’est-à-dire nos contributions aux divers organismes).
La hausse du taux de cotisation à 1,72 % (la moyenne de notre fédération), conformément à la proposition adoptée en assemblée, sera en vigueur dès que le service de la paie sera en mesure de l’appliquer. Nous n’avons pas encore de date exacte, mais nous vous l’annoncerons dès qu’elle sera connue.
Ce que vous nous avez offert, dans un monde de plus en plus clivé et de moins en moins enclin au dialogue et à la négociation, c’est la capacité de résister.
Nous vous en remercions du fond du cœur.
Le bien-être : un prétexte pour limiter abusivement le droit de grève
La Cour suprême du Canada reconnaît le droit de grève, qui découle directement de la liberté d’association. Le droit de grève, c’est ce qui permet aux travailleurs et travailleuses de rétablir un certain équilibre des forces en période de négociation. D’ailleurs, en ce qui a trait à nos propres négociations, il est bien rare de voir le moindre mouvement aux tables de négociation avant que l’ombre de la grève, bien en marche, ne s’y projette.
Depuis longtemps, les syndicats militent en faveur d’un processus de négociation effectué en amont, de bonne foi, ce qui diminuerait le recours à la grève et les « blitz » de dernière minute entre Noël et le Jour de l’An, mais force est d’admettre que le gouvernement, jusqu’à présent, use toujours de la même stratégie : l’immobilisme jusqu’à la grève, puis le blitz sous pression.
Le projet de loi 89 s’attaque directement à notre droit de grève. Si la grève était interdite seulement lorsque des services essentiels devaient être maintenus, le gouvernement Legault cherche à faire reconnaître comme essentiel ce qui « assure le bien-être de la population ». Plus précisément, il s’agit des services « minimalement requis pour éviter que ne soit affectée de manière disproportionnée la sécurité sociale, économique ou environnementale de la population, notamment les personnes en situation de vulnérabilité. » Ce concept de vulnérabilité pourrait-il englober la population étudiante? L’éducation, facteur de bien-être, pourrait-elle devenir un service essentiel? Le gouvernement n’a émis aucun démenti en ce sens. Une chose est sûre : le bien-être des travailleurs, lui, n’entre pas en ligne de compte.
Notre rapport de force avec le gouvernement est limité. Déjà, le respect des 82 jours minimalement inscrits au calendrier scolaire nous contraint trop souvent à reprendre les heures de grève sans rémunération adéquate. Notre rapport de force s’érodera durablement si on nous retire le droit de grève pourtant reconnu par le Code du travail. Cette atteinte à nos droits ne peut pas demeurer sous silence. C’est pourquoi nous nous sommes mobilisé.es le 20 mars afin de contester vigoureusement cet abus.
Dans un monde où les rapports de force sont de plus en plus déséquilibrés, où nous voyons trop souvent, au nom du gros bon sens, se précariser les conditions de vie des travailleurs au bénéfice des ultrariches et de la droite économique, nous devons éviter que les iniquités se creusent davantage. Nous ne devons rien lâcher et servir d’exemple dans un monde qui en a bien besoin.
Revue de presse
Chez nos voisins du sud, le gouvernement de Trump glisse vers l’autoritarisme en coupant dans le financement des universités. Il s’en prend ainsi à la liberté académique et à la liberté de recherche tout en s’érigeant en pourfendeur du « wokisme » : Qui craint les universités ? | Le Devoir
Le projet de loi 89, en s’en prenant au droit de grève des travailleurs et travailleuses, bafoue nos droits constitutionnels : La FAE soutient que le projet de loi 89 bafoue les droits fondamentaux des travailleurs | Le Devoir
Les compressions de la CAQ en éducation continuent de fragiliser les établissements d’enseignement :
Si notre cégep fait face à une forte attractivité, d’autres cégeps, notamment en région, aimeraient bien accueillir davantage d’étudiant.es : Les demandes d’admission chutent dans les cégeps de la région | Radio-Canada
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