Conseil général de la FEC-CSQ des 16 et 17 février

Les 16 et 17 février derniers, les représentant·e·s des syndicats affiliés à la FEC-CSQ étaient réunis à l’occasion d’un conseil général. Voici, résumés pour vous, les faits saillants de la rencontre.

Liberté académique

Pierre Avignon a présenté un historique de la liberté académique. Il a rappelé les recommandations du rapport Cloutier, et le fait que, jusqu’à maintenant, aucune sanction n’a été portée contre un professeur en raison d’un enjeu de liberté académique en vertu de l’annexe sur la liberté académique inscrite à la convention collective.

Plusieurs cégeps ont par ailleurs adopté des énoncés de principes permettant d’encourager le partage des idées et de prévenir des situations problématiques. Le travail du cégep Bois-de-Boulogne est cité en exemple. Il reste qu’un certain nombre de professeurs continuent d’appliquer une forme d’autocensure dans leur enseignement par peur des complications susceptibles de surgir lorsque des sujets délicats sont abordés.

Les représentant·e·s FEC-CSQ ont adopté jeudi des pistes d’actions, notamment la réalisation d’un sondage pour comparer les résultats du rapport Cloutier à ceux qui seront obtenus dans la communauté collégiale et l’évaluation de l’utilité d’une déclaration de principe FEC.

Haïti : partenariat avec l’AQANU

La FEC-CSQ a adopté à l’unanimité une proposition de subvention de 3 564,20 $ pour financer un projet de recherche doctoral sur les facteurs de réussite scolaire des enfants haïtiens.

Présence des femmes dans les bureaux syndicaux de la FEC et amendement à la loi P-22.1

Sylvie Lemelin a fait état de la présence des femmes dans les différents bureaux syndicaux.  Globalement, nous atteignons la parité. Encore une fois, le bureau syndical de Sainte-Foy fait très bonne figure, puisque notre bureau syndical est majoritairement féminin.

Elle nous informe également que les plaignant·e·s, dans les cas de violence à caractère sexuel, peuvent désormais obtenir les renseignements relatifs aux suites qui ont été données à leur plainte. Ce droit législatif, reconnu par un amendement à la loi P-22.1, ne devrait pas être entravé par des ententes de confidentialité dans nos politiques locales.

Politique pour prévenir et contrer le harcèlement sexuel, le sexisme et la violence dans les instances syndicales de la FEC

Les membres ont adopté la mise à jour de la politique. Cette mise à jour touche notamment son titre, qui se lit désormais : Politique pour prévenir et contrer les violences à caractère sexuel et toute autre forme de violence dans les instances de la FEC. Les modifications permettent de mieux couvrir les différentes formes de violences afin de les prévenir. Ces modifications permettent aussi d’intégrer nommément les violences qui touchent à l’identité ou à l’expression de genre.

La mise à jour de la politique a été adoptée à l’unanimité. Un merci spécial à Amélie-Elsa Ferland-Raymond et à Edith Pouliot, qui ont contribué à cette révision.

Comité interronde sur les frontières de fonction

Julie Bellemare a témoigné des avancées de ce comité interronde dont les dernières rencontres ont porté sur le thème de la recherche. Les professionnels ont présenté la recherche comme une activité relevant essentiellement de leur accréditation, ce qui entre en contradiction avec notre convention collective, qui reconnaît qu’il s’agit aussi d’une tâche de prof, comme l’atteste notamment le congé pour recherche. Les travaux poursuivent leur cours.

Élections au comité portant sur les orientations financières et le système de péréquation de la Fédération

Cinq profs ont été élu·e·s afin de réfléchir au système de péréquation de notre fédération. Les élections devaient permettre de nommer au moins deux personnes issues de cégeps généralement receveurs de la péréquation et au moins deux de cégeps généralement donneurs. Parmi les cégeps receveurs, les représentant·e·s des syndicats ont élu Raphaèle Sozio de Rivière-du-Loup et Yannick Malouin de Matante; parmi les cégeps donneurs, Mikael Roy-Thouin de Bois-de-Boulogne, Jean-François Deland de Victoriaville et Christine Lévesque de Sainte-Foy. Nous serons donc bien représenté·e·s!

Félicitations aux élu·e·s, et particulièrement à Christine!

 

Le traitement d’une demande de substitution de cours est une tâche rémunérée!

Vous avez bien lu! Si on vous donne la tâche d’analyser un plan de cours dans le cadre d’une demande de substitution de cours (une demande d’équivalence), sachez que cette tâche est conventionnée et que vous devez être rémunéré·e·s pour l’accomplir. Vous devez alors remplir une feuille de temps. Le taux unique de 50,19 $ s’applique.

Notre dernière convention collective (2020-2023) stipule en effet qu’« à compter du 1er juillet 2021, l’enseignante ou l’enseignant qui, à la demande du Collège, accepte de réaliser une ou plusieurs des activités d’enseignement en plus de celles prévues à sa tâche d’enseignement telles que :

  • La correction d’examen et de travaux autres que les siens;
  • L’encadrement des étudiantes ou étudiants autres que les siens;
  • Les activités réalisées dans le cadre de la reconnaissance des acquis et des compétences (RAC);
  • L’évaluation réalisée dans le cadre d’équivalence de cours ou de test d’admission;
  • La participation à un comité de sélection prévu à l’article 8-6.00 ou à un comité de sélection prévu à l’article 4-4.00 pendant une période de non-disponibilité;
  • La participation à un comité de programme d’études de la formation continue ou de ce qui en tient lieu et toute tâche afférente;

est rémunéré au taux horaire prévu au tableau C de l’Annexe VI-1 ».

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à communiquer avec nous!

 

8 mars – Journée internationale des droits des femmes

Thème 2023 : Résistances féministes

Texte #1

Note : Le présent texte est le premier de deux.

Dans le cadre du 8 mars, le Comité de la condition des femmes du Syndicat des professeures et professeurs du Cégep de Sainte-Foy a décidé de sensibiliser les travailleuses à leur propension à s’excuser systématiquement et aux conséquences de cette habitude.

Le 8 mars sera donc la Journée « J’arrête de m’excuser ».

Si on me donnait 1$ toutes les fois où je m’excuse…

Mesdames, vous êtes-vous excusées aujourd’hui? Si oui, pour quelle raison? Il y a fort à parier que vos excuses ont été davantage le fruit de réflexes acquis plutôt qu’une démarche pour vous faire pardonner de véritables fautes ou incivilités.

Alors que le 8 mars, Journée internationale du droit des femmes, arrive à grands pas, nous vous proposons de réfléchir à toutes ces fois où les femmes ressentent le besoin de s’excuser et nous vous invitons à prendre conscience de ces moments où vous-mêmes vous excusez sans raison valable.

Les femmes s’excusent davantage que les hommes

Selon une étude parue dans la revue Psychological Science en 2010, les femmes s’excuseraient plus souvent que leurs homologues masculins.

Passons sur les causes sociales de cette propension à faire amende honorable en permanence et soulignons que ces excuses dénotent souvent une insécurité, qu’il s’agisse d’une inquiétude quant à l’image projetée, d’un besoin de se prouver à soi et aux autres, ou d’un doute concernant ses propres aptitudes et capacités (Ziani et al., 2020). Et cette pratique n’est pas sans conséquences sur les femmes.

Pourquoi serait-il problématique de s’excuser?

Évidemment, les excuses sont nécessaires en société. Elles permettent par exemple de reconnaître et d’assumer ses erreurs et ainsi de préserver nos liens avec nos congénères. Les femmes devraient-elles réellement arrêter de s’excuser et ainsi se mettre au même « niveau » que les hommes, quitte à rendre la société moins plaisante et polie, respectueuse de l’autre?

Le problème, c’est que les excuses dont on parle ici ne sont pas des excuses. Il s’agit davantage d’un réflexe social des femmes, qui affecte leur confiance en elle et les pousse inconsciemment à se limiter dans l’expression d’elles-mêmes et dans leurs opportunités.

Quand l’excuse est une dépréciation

En fait, le problème apparaît lorsque l’excuse déprécie, diminue ou décrédibilise votre intervention ou votre personne. Pourquoi devriez-vous vous excuser de prendre la parole? Une étude parue dans le European Journal of Social Psychologie en 2012 démontre que de s’excuser abondamment peut mener à une diminution de l’estime de soi et du sentiment de contrôle. (Okimoto et al, 2012)

Les mots ont un effet sur nous. Les recherches montrent que si on se répète constamment qu’on est capable de quelque chose, on a davantage de chances d’atteindre notre but. Dans le même sens, il est reconnu que de répéter toujours à une personne qu’elle est dans l’erreur plutôt que d’adopter une approche constructive est davantage susceptible de lui nuire plutôt que de l’aider. Sachant cela, pourquoi continuer de nous placer nous-mêmes dans une constante position d’erreur où l’on projette l’image de devoir être pardonnée pour une raison ou une autre?

Nous vous invitons à prendre conscience des excuses que vous avez formulées aujourd’hui. Dans quelle proportion celles-ci étaient-elles liées à une erreur de votre part? Dans quelle proportion étiez-vous réellement dans le tort?

Vous avez le droit, toute la légitimité et toute la compétence pour vous exprimer.

Posez-vous la question : est-ce que je laisserais mes enfants ou mes étudiant·e·s diminuer leur prise de parole et leurs actions de cette façon? Si ce n’est pas le cas, pourquoi le faire pour vous-mêmes?

Ne prenez pas le risque d’affecter votre confiance en vous, ne laissez pas ces excuses vous rendre hésitante dans vos choix et vos actions. Pourquoi vous autosaboter ? Avec la fin des excuses d’exister, à vous l’empouvoirement!

Le 8 mars, je ne m’excuse pas :

  • De prendre la parole
  • De poser une question
  • D’émettre une opinion
  • De ne pas avoir pu faire plus
  • De jouer un rôle que je n’ai jamais joué avant
  • D’avoir de l’ambition
  • De mon apparence
  • De mes émotions
  • D’avoir un corps et de l’écouter
  • De prendre ma place
  • D’être qui je suis

Et vous?

 

Revue de presse

Daphnée Dion-Viens expose dans Le Journal de Québec les insultes que subissent les chargé·e·s de cours de l’UQAR lors de leurs évaluations anonymes par les étudiant·e·s.

Deux articles de Daphnée Dion-Viens dans Le Journal de Québec rendent compte de la grève du corps professoral de l’Université Laval : le premier témoigne de ses revendications, en particulier de celles liées à la surcharge de travail; le second, des effets sur la clientèle étudiante, près de la moitié des cours au bac étant suspendus.

Au Collège Maisonneuve, les relations sont tendues entre la direction et l’association étudiante, cette dernière accusant l’administration du collège de ne pas agir contre des comportements racistes du personnel, écrit Olivier Faucher dans Le Journal de Québec.

Qu’est-ce qui explique le taux de réussite élevé de la clientèle étudiante des Îles-de-la-Madeleine aux examens ministériels de français et de mathématiques pendant la pandémie? La taille des groupes et l’enseignement en présence semblent jouer un rôle décisif, rapporte Marie-Eve Morasse dans La Presse.