Nouvelles des négociations

Malgré les efforts soutenus de nos équipes de négociation, nous déplorons toujours l’absence d’avancées dans les discussions.

Du côté de l’intersectoriel, le Front commun a reçu un nouveau dépôt patronal, toujours aussi peu éclairant en ce qui a trait à ce à quoi le réseau collégial doit s’attendre. Sur les quelque dix pages du dépôt, une seule phrase fait directement référence au réseau collégial. Les propositions gouvernementales ne sont donc pas détaillées, mais l’intérêt du gouvernement pour la formation à distance est encore une fois mis en lumière.

Du côté du sectoriel, la situation est tout aussi ardue pour l’ASPPC, alors que les rencontres n’ont lieu qu’une seule journée aux deux semaines et que les prises de paroles du comité patronal demeurent floues et laconiques. Les priorités gouvernementales demeurent la formation à distance et la reconnaissance des acquis.

C’est le modèle même de l’enseignement collégial que cette vision met à mal, valorisant le futur travailleur au détriment du futur citoyen, privilégiant l’approche clientèle au détriment d’une formation humaniste. Nous continuons d’affirmer, pour notre part, que le réseau collégial mérite mieux.

 

Un dernier hommage à nos conventions

À la demande générale, nous reproduisons ici le discours prononcé par Maxime Turcotte à l’occasion de l’arrivée à échéance de nos conventions collectives, le 31 mars 2023. 

Chers professeurs, chers membres de soutien, chers professionnels, chères éducatrices spécialisées et accompagnatrices, chers collègues.

Aujourd’hui, nous sommes réunis, tous ensemble, pour rendre un dernier hommage à nos conventions collectives qui viennent de nous quitter. Nous sommes là, réunis en ce lieu, pour leur dire un dernier au revoir.

Aussi surprenant que ça puisse paraître, vous êtes parties avant nous… pas qu’on n’a pas regardé là. Vous êtes parties beaucoup trop tôt. Vous vous rappelez, lorsqu’on vous a signées? Le comité patronal était là, avec nos représentantes et représentants syndicaux, comme une grande famille qui se rassemble juste une fois par année, mais qui s’abstient de parler du dernier « bye bye » parce que tout le monde sait que ça va finir en chicane si ça revient sur la table. Que de beaux moments qui nous semblent si proches. Effectivement…

Vous rappelez-vous aussi quand vous avez dit vos premiers mots? Vous saviez si bien prononcer « entente de principe ». Dommage que vous soyez parties si vite, on n’a pas eu le temps de vous apprendre des mots comme « indexation », « rétention » et « 35 % de retard de rémunération pour nos ouvriers certifiés comparé au marché, c’est ordinaire ».

Malgré tout, on est très heureux du temps qu’on a passé ensemble. Tous ces moments autour de la table, à manger et à dévorer nos restants de talons de paie, qu’on a garnis avec ce qu’on avait de mieux à vous offrir : 2 %. On aurait bien voulu vous offrir ce qui nous restait de dignité, mais depuis qu’elle a augmenté de 10 % sur les étagères à l’épicerie en 2022, on n’a pas pu se le permettre. Et comme on ne pouvait pas nous garantir qu’il n’y avait pas de traces d’humanité dedans, j’avais peur que le comité patronal fasse un choc anaphylactique. Heureusement, il y a les produits « choix de la présidente du Conseil du trésor » qui sont clairement certifiés sans considération, sans précision, avec 300 % de l’apport recommandé en forum.

Vous étiez des amies fidèles sur qui on pouvait compter… ou interpréter, c’est selon. Vous étiez si unique… comme les salaires de 18 classes d’emplois de soutien.

Vous étiez des conventions inclusives! Dommage qu’on ne puisse pas en dire autant du RREGOP.

Vous étiez généreuses! Merci d’avoir augmenté la cotisation de l’employeur de quelques dollars sur nos assurances collectives, cela a vraiment aidé à compenser le 7,1 % d’augmentation et le départ prématuré de la contribution gouvernementale. Si seulement on n’avait pas de famille… Au moins on a une belle banque de congé de paternité pour… Ah… non? Alors la répartition de la charge mentale, c’est... Oh… Au pire, je suppose que la mère pourrait revenir plus tôt de son congé maternité pour… Ah? C’est une professeure et elle doit attendre le début d’une session?... Ok…

J’aimerais adresser un merci spécial aux comités paritaires sur l’équité salariale qui vous ont permis de faire des gains dans les rangements de certaines classes d’emploi majoritairement féminin, telles les conseillères pédagogiques et les techniciennes en administration. En espérant que vos successeures se laissent inspirer pour d’autres classes d’emploi.

Votre départ nous laisse dans le deuil. Il crée un vide immense dans le cœur de plus de 420 000 membres, dont voici les noms… Ben non!

Pour terminer, chères conventions, sachez que notre deuil sera court. Pas qu’on va vous oublier rapidement, non, mais on ne restera pas les bras croisés ben ben longtemps. Même si on aurait aimé que vous laissiez un testament qui aurait peut-être pu rappeler à certains que les négos, ça se fait à la table et non sur la place publique, sachez qu’on va aller se battre pour que vos enfants vous fassent honneur. On va aller se battre pour votre héritage… et le nôtre.

Merci.

 

Formations offertes par le Syndicat auprès des départements

Le SPPCSF peut venir vous visiter lors d’une réunion ou d’une assemblée départementale afin de vous offrir une formation sur des sujets relatifs à vos conditions de travail et, plus largement, sur diverses fonctions qui relèvent des enseignant·e·s et des départements. Nous pouvons vous offrir de l’accompagnement notamment à propos des 173 heures, des prérogatives départementales, de la rédaction et de la révision des Règles de régie interne, etc.

Écrivez-nous à l’adresse sprofesseurs@csfoy.ca pour prendre un rendez-vous, ou encore pour obtenir plus d’informations sur les différentes formations offertes.

 

Conférence et discussion autour de ChatGPT le 19 avril

Depuis son lancement en 2022, ChatGPT a eu de nombreuses répercussions sur le monde de l’éducation, rendant plus facile et plus difficilement détectable le plagiat, mais ouvrant aussi des perspectives d’utilisation constructive. Nombreux sont celles et ceux qui souhaitent conjuguer leurs efforts en vue d’adapter l’enseignement collégial à cette nouvelle réalité.

Dans ce contexte, le SPPCSF a invité le conseiller pédagogique Alexandre Laflamme, de l’Université Laval, à présenter ChatGPT à notre communauté, sous l’angle de son utilisation en contexte d’enseignement supérieur.

Thèmes abordés :

  • La technologie et les données derrière ChatGPT.
  • Démonstration de l’utilisation de ChatGPT.
  • Défis et enjeux en enseignement supérieur.
  • Potentiel pédagogique pour les personnes enseignantes et étudiantes.
  • Évaluation des apprentissages.
  • Reconnaissance et détection de l’intelligence artificielle dans les évaluations.

La présentation sera suivie d’une discussion sur les préoccupations de nos membres et sur les actions à entreprendre localement. Notez que la rencontre aura lieu le mercredi 19 avril, de 12h à 14h.

Nous vous donnerons les détails sur la logistique de l’événement très bientôt.

 

Grande manifestation le 22 avril pour le Jour de la Terre

Les enjeux écologiques vous tiennent à cœur? Vous êtes préoccupé·e·s par la crise climatique? Vous vous inquiétez de l’état de la biodiversité? Vous souhaitez voir la société adopter un mode de consommation responsable? Vous militez pour la protection des milieux naturels? Vous rêvez d’une société propulsée par des énergies vertes? Vous voulez que le monarque, le bourdon terricole, le pic à tête rouge, le béluga et le caribou des bois peuplent encore le Québec de demain?

Nous vous invitons à marcher avec nous lors du Jour de la Terre, afin de rappeler à nos élu·e·s l’urgence d’agir en matière de climat.

  • Quand : le samedi 22 avril à 13 h
  • Où : devant le Musée national des beaux-arts du Québec (179, Grande Allée Ouest)

Joignez-vous à des milliers de personnes et, le 22 avril, marchez pour :

  1. l’accélération de la lutte et de l’adaptation aux crises climatiques et de la biodiversité, notamment par la sortie urgente des énergies fossiles;
  2. un réinvestissement massif dans les services publics et les programmes sociaux, notamment en taxant davantage la richesse;
  3. une transition juste et inclusive pour les communautés et les travailleuses et travailleurs.

Célébrez le Jour de la Terre avec nous!

 

La réalité des femmes trans au Québec

Les 16 et 17 mars dernier se tenait à Victoriaville le troisième réseau des femmes de la période 2022-2023, sous le thème de la justice reproductive. Le texte qui suit présente le résumé d’une des conférences offertes aux femmes présentes. Nous remercions Amélie-Elsa Ferland-Raymond pour le présent résumé.

À l’occasion du plus récent Réseau des femmes de la CSQ, Freya Dogger, professeure de philosophie au Cégep de Victoriaville et femme trans, est venue présenter à l’assemblée un portrait de la situation de ces femmes au Québec en 2023.

D’après elle, et bien que tout ne soit pas parfait, le Québec constitue l’un des meilleurs endroits au monde où vivre lorsqu’on est une femme trans. Ce n’est pas le cas au sud de la frontière canadienne, où certains États américains semblent avoir déclenché une véritable « guerre culturelle » aux personnes trans.

Il reste que dans notre province, les personnes trans demeurent tout de même surreprésentées parmi les populations en situation de pauvreté, les victimes de violence civile, domestique et conjugale, chez les travailleuses du sexe, parmi les personnes ayant des enjeux de santé mentale et celles à risque de suicide.

Lors de cette conférence, il a aussi été question des bases de la transition médicale, donc du changement de sexe. Les personnes souhaitant avoir recours à l’hormonothérapie doivent ainsi avoir obtenu un diagnostic de « dysphorie de genre » et celles souhaitant une chirurgie peuvent y arriver après un an d’hormonothérapie, de nombreuses consultations avec des psychologues, deux lettres de recommandation de psychologues ou de travailleurs sociaux, de même qu’un bilan de santé. Un processus long et dispendieux, au cours duquel le système médical joue le rôle de « chien de garde » qui contrôle le genre, le rôle sexuel et les rapports à ceux-ci et qui, selon la conférencière, reproduit les idées sexistes de genre, même quand la ou le médecin se veut bienveillant.

Madame Dogger a terminé sa conférence en soulignant que les femmes trans se battent pour les mêmes enjeux que les féministes, soit la fin du plafond de verre, de l’hypersexualisation, du sexisme, de la culture du viol, du travail invisible et/ou émotionnel, de l’écart salarial, et pour l’accès aux soins et l’accès à la parole. Dans tous les cas, l’objectif est que le genre ne soit pas oppressant et que notre naissance ne détermine pas notre vie.

 

Revue de presse

Dans Le Journal de Montréal, Georges-Rémy Fortin, professeur de philosophie, affirme que l’extension des clauses de la loi 101 au réseau collégial permettrait de mettre un frein à l’anglicisation de l’élite québécoise de demain.

À Radio-Canada, Julie Marceau rapporte la position de la FAE, qui soutient que « un enseignant québécois sur six accuse un retard salarial de près de 20 % par rapport au reste du pays » et qui milite pour un rattrapage salarial pour le personnel enseignant qui occupe les échelons du « milieu ».

Dans Le Journal de Québec, Daphnée Dion-Viens revient sur la fin de la grève du corps professoral à l’Université Laval.

Québec veut se faire une tête sur l’utilisation de ChatGPT dans les cégeps et les universités. Une journée de réflexion aura lieu le 15 mai, peut-on lire dans Le Journal de Québec.

Le projet de loi Santé Québec propose un remaniement qui bouleversera profondément le milieu de la santé, notamment en fusionnant l’ancienneté syndicale des employés de tout le Québec. « En conséquence, les 375 000 employés du réseau auront, ultimement, un seul employeur, Santé Québec, plutôt que les 34 employeurs locaux », écrit Francis Vailles dans La Presse.