Le SPPCSF fait le bilan de la négociation 2020

Puisque les travaux préparatoires à la prochaine négociation sont déjà lancés, votre Syndicat, tout comme la FEC-CSQ, a à cœur de dresser un bilan de la dernière négociation. Voici donc brièvement les résultats de la consultation menée auprès des professeures et professeurs du Cégep de Ste-Foy en octobre 2021.

La conjoncture de la négociation

Une forte majorité des membres sont d’avis que la crise sanitaire a eu un effet défavorable sur le déroulement de la négociation en rendant la mobilisation très difficile puisque les profs devaient consacrer leur énergie au changement de mode d’enseignement. Le télétravail a aussi créé un certain isolement, ce qui a pu éloigner les gens des préoccupations collectives.

L’absence d’alliance fédérative avec la FNEEQ-CSN n’a pas été perçue favorablement par les membres, notamment en raison de la valeur symbolique d’une telle union qui transmet un message d’unité et de solidarité au reste de la population.

La stratégie de négociation

L’approche par grands objectifs qui a été choisie pour la négociation a facilité, selon une grande majorité des répondant·e·s, la communication sur l’état d’avancement des négociations. Le regroupement des demandes par grands objectifs a sans doute permis d’établir un consensus sur les questions qui préoccupent les collèges et les profs, peu importe la situation géographique ou la réalité spécifique aux collèges. Dans l’ensemble, cette stratégie a été jugée efficace.

La consultation et les outils d’information et de communication

La consultation en deux temps des membres pour préparer le cahier de demandes sectorielles semble avoir été utile. En effet, ce temps de réflexion a permis, selon certain·e·s, de prendre du recul par rapport aux priorités. Chacun·e a pu développer une meilleure vue d’ensemble des demandes provenant de membres qui ne partagent pas les mêmes préoccupations au quotidien.

Plusieurs outils de communication ont été déployés par la FEC ou localement par le SPPCSF durant cette négociation, ce qui a favorisé la circulation de l’information. Selon les membres, les outils qui ont été les plus pertinents sont les infolettres – spécial négo, l’hebdo du SPPCSF et les rapports de table produits par le comité de négociation.

La mobilisation

Ce sont les t-shirts qui sont en tête du palmarès du matériel de mobilisation le plus apprécié par les membres (rappelons que le t-shirt arborant l’imagerie de la CSQ avait été choisi en raison de son coût plus abordable). Viennent ensuite les banderoles, les couvre-visages et les macarons. Les fonds d’écran Zoom, bien que perçus comme de bons outils de mobilisation, ont été utilisés timidement par les membres, notamment lors des rencontres avec des membres de la direction.

Les stratégies d’actions déployées au fil de la négociation ont été diversifiées et adaptées au contexte de la pandémie. Les membres sont d’avis que les actions proposées par la fédération ou localement par le SPPCSF au fil de la négociation étaient mobilisatrices. En particulier, la remise du kit du ou de la militant·e par la poste ou par livraison à domicile a été fortement appréciée par les membres.

L’action qui a été la plus mobilisatrice pour les membres du SPPCSF est la grève du 30 mars où il y a eu piquetage au cégep. La grève du 13 mai, au cours de laquelle nous avons plutôt rejoint les cégeps Garneau et St-Lawrence, quoique jugée un peu moins mobilisatrice, demeure perçue très positivement. En ce qui a trait à cette dernière activité, le choix de la date, en fin de session, a semblé peu stratégique aux membres. Les profs sont d’avis que l’exercice du droit de grève constitue une stratégie nécessaire à l’avancement de la négociation.

Les résultats de la négociation

Dans le cadre des dernières négociations, les principaux gains nommés par les membres sont ceux touchant à l’amélioration des conditions de travail à la formation continue, à la réduction de la précarité des nouvelles et nouveaux professeur·e·s, aux coordinations de programmes et de stages, à la mince avancée sur la liberté académique et aux ressources EESH (qui à Ste-Foy se traduisent par les libérations du volet inclusion), maintenant dûment rattachées à la convention collective.

Parmi les demandes que nous avons dû abandonner ou les reculs les plus « crève-cœur » se trouve en première place la lourdeur de la tâche des professeur·e·s. Certain·e·s se sont exprimé·e·s sur la révision nécessaire du calcul de la CI. L’aspect dérisoire des augmentations salariales, qui ne couvrent pas l’augmentation du coût de la vie, a été souligné.

Les matières intersectorielles

Les centrales syndicales n’ont pas agi en front commun lors de cette négociation. Si certain·e·s ne savent pas quel effet cela a eu sur le déroulement des négociations, plusieurs pensent que cet effet a été négatif.

Il semble que les salaires (sous l’inflation) ne permettent pas d’apprécier pleinement la négociation intersectorielle, d’autant plus que plusieurs considèrent qu’au collégial, il n’a pas été possible de profiter de l’effet remorque de la révision des échelles salariales obtenues par le réseau scolaire (primaire et secondaire).

Contrairement à la négociation de 2015, la CSQ et les fédérations ont misé sur la priorisation des demandes sectorielles plutôt qu’intersectorielles, décision qu’une majorité de professeur·e·s de Ste-Foy trouvent pertinente.

Conclusion

La négociation de 2015 a été plus favorable aux professeur·e·s plus ancien·ne·s tandis que celle-ci l’a été pour les plus jeunes. Nos membres semblent unanimes : une augmentation salariale égale à l’inflation est un minimum à atteindre. Pour nombre de professeur·e·s, il ressort de cette négociation l’impression désagréable de s’en sortir sans trop de dommages.

Nota bene : Une version plus exhaustive du bilan, incluant les chiffres de la consultation, est disponible au syndicat.