Offres salariales et pouvoir d’achat : Augmentation ou diminution salariale?
Le gouvernement nous offre actuellement une hausse salariale de 3% pour les cinq prochaines années. Présenté ainsi, sans mise en contexte, cela peut sembler bien généreux en ces temps d’«austérité économique». Mais qu’en est-il vraiment?
On peut répondre bien modestement (et partiellement) à cette question en jetant un bref regard à l’évolution de notre pouvoir d’achat d’ici 2020[1].
Prenons le cas d’un panier d’épicerie qui vaut 100$ aujourd’hui. Combien devra-t-on débourser pour ce même panier en 2020, à un taux d’inflation annuel de 2%? Après de savants calculs, on arrive à une somme de 110,41$.
De notre côté, dans cinq ans, avec des augmentations salariales de 0% en 2016, 0% en 2017, 1% en 2018, 1% en 2019 et 1% en 2020, combien aura-t-on de plus pour payer ce fameux panier? Eh bien, pour 100$ en 2015, nous aurons 103,03$ en 2020. On doit donc comprendre qu’il nous manquera, avec ces hausses de salaire, 7,38$ pour acheter ce panier d’épicerie.
Reprenons ce calcul avec des sommes un peu plus importantes. Toutes choses égales par ailleurs, une personne qui dépense aujourd’hui 40 000$ annuellement et qui reçoit un salaire net de 40 000$ aura en 2020 à débourser 44 163,23$ pour garder le même train de vie, et ce, avec seulement 41 212,04$ en poche… On parle donc d’un manque à gagner d’environ 3000$, ce qui est considérable.
Selon les paramètres de nos exemples précédents, notre pouvoir d’achat diminuera donc d’environ 6,7% en cinq ans, ce qui est plus qu’important, surtout si l’on considère que notre capacité à consommer a déjà fondu considérablement au cours des 25 dernières années[2]
François Drouin
Département de Conseil en assurances et en services financiers
[1] Le pouvoir d’achat est la « quantité de biens et services qu’une somme d’argent déterminée permet d’obtenir. » (Antidote)
[2] « Lorsqu’on compare les augmentations paramétriques des salaires avec l’évolution de l’inflation, force est de constater que, depuis 1989, ces augmentations accusent un retard de 10 % par rapport à la croissance de l’indice des prix à la consommation (IPC). » (http://frontcommun.org/argumentaire/retard-salarial-maintien-de-la-parite/)