Violences sexuelles sur les campus universitaires et dans les collèges du Québec : Journée de réflexion de la ministre Hélène David
Par Isabelle Marcoux, membre du bureau syndical et du Comité de la condition des femmes du SPPCSF
Le 23 février dernier, la ministre Hélène David en était à sa troisième journée de réflexion sur les violences sexuelles dans les établissements d’études supérieures. Sylvie Fradette, Silvie Lemelin et moi-même représentions le Comité de la condition des femmes de la FEC-CSQ qui a contribué à ces réflexions par son avis envoyé à la ministre en janvier dernier et par sa participation à cette journée à Québec (journée fort positive d’ailleurs). Pour ma part, j’ai perçu une ministre ouverte, engagée, à l’écoute des réflexions qui venaient de divers horizons, mais qui convergeaient vers des propositions communes pour l’élaboration de la future loi-cadre afin de doter les universités et les cégeps d’une politique visant à prévenir et lutter contre les violences sexuelles dans leur milieu.
La consultation et la journée de réflexion portaient sur trois thèmes, soit la prévention et la sensibilisation, la gestion de plainte et l’accompagnement des victimes ainsi que la sécurité des personnes. Voici quelques pistes qui sont ressorties de ces trois thématiques pour orienter la loi-cadre de la ministre.
Concernant le premier thème à propos de la prévention et la sensibilisation, il a été proposé, entre autres, de se doter d’outils de communication et d’intervention, d’avoir une campagne de sensibilisation gouvernementale, de doter les établissements d’une politique distincte sur les violences sexuelles, de documenter le phénomène par des recherches et de s’assurer d’un engagement fort (et nécessaire) des établissements dans cette lutte en assurant un réel leadership. Une collaboration étroite avec les organismes régionaux tels que les CALACS est aussi fortement souhaitée.
Pour ce qui est de la gestion des plaintes et l’accompagnement des victimes, il a été recommandé, entre autres, de faire connaitre clairement les politiques, d’élaborer un processus de traitement de plaintes clair, d’avoir des personnes ressources formées et qualifiées et d’offrir rapidement du soutien à l’interne et à l’externe pour les victimes. Il est aussi essentiel de rendre la politique et les ressources visibles et accessibles.
En ce qui a trait à la question de la sécurité, bien qu’il faille éviter les discours alarmistes et la surveillance excessive, il est nécessaire d’offrir un environnement sécuritaire et d’instaurer une culture institutionnelle forte de respect, qui incite à la dénonciation et qui renforce le pouvoir d’agir des individus. Aussi, il faut inciter les directions, le personnel des affaires étudiantes et les associations étudiantes à identifier les endroits et moments à risque de violences sexuelles afin de mettre en place des mesures efficaces et inciter l’encadrement des activités sociales.
En conclusion, les conditions de réussite amenées par les participants et la ministre ont été la nécessité d’un leadership fort du gouvernement et des établissements, une collaboration étroite entre les différents acteurs, une compréhension commune des concepts reliés aux violences à caractère sexuel et, bien sûr, un financement adéquat pour la mise sur pied d’une prévention et d’une lutte efficaces contre toute forme de violences sexuelles dans les établissements d’études supérieures.
Le projet de loi pourrait être déposé à la fin de la présente session parlementaire. La ministre assure qu’un budget est prêt pour assurer la mise en place des différentes mesures.
L’avis du CCF-FEC est disponible en ligne : cliquez ici…