Les chaudrons sur le feu au SPPCSF
Le plan d’action du SPPCSF a été adopté à l’assemblée générale du 28 septembre, mais plusieurs chaudrons étaient déjà sur le feu pour l’exécutif local. À mi-chemin de la session, nous trouvions opportun de porter à l’attention de nos membres l’état d’avancement (ou non) de certains dossiers.
Liberté académique
On se répète, mais c’est un chantier que le syndicat attendait depuis longtemps. Les travaux du groupe de travail sont maintenant bien entamés et les profs (comme tous les autres membres du comité) sont bien actifs dans les discussions. La grande consultation émanant des ateliers du 11 octobre servira à préparer l’énoncé de principes sur la liberté académique.
Reste bien sûr à voir quelle sera la portée de cet énoncé de principes. Réussira-t-on à opérationnaliser les recommandations qui en émaneront ou nous en tiendrons-nous à des principes? Quelle sera la définition de la liberté académique dans notre établissement? Protégera-t-on les professeurs à l’intérieur de leurs murs de classe? S’étendra-t-elle également extramuros lorsqu’un·e professeur·e prendra la parole dans l’espace public? Parviendrons-nous à mettre en place un mécanisme efficace qui assurera la défense des professeur·e·s en cas de situations mettant en cause la liberté académique? L’avenir nous le dira. En attendant, le syndicat demeure vigilant.
Ententes locales
Les négociations en vue de renouveler nos ententes locales ont commencé l’hiver dernier. De notre côté, l’objectif était d’enchâsser certaines pratiques locales sur des dossiers de nature plus « politique », comme ça avait été le cas lors de la dernière négociation locale, mais la direction ne voulait pas « se lier les mains » sur quoi que ce soit d’autres que les ajustements nécessaires découlant des nouveautés dans la convention collective.
Étant donné le court laps de temps entre les deux conventions collectives et le fait qu’on devait effectivement pouvoir appliquer les ajustements le plus rapidement possible, nous avons convenu que c’est ce que nous tenterions de faire à la session d’hiver 2022, sous promesse de rediscuter de disponibilité. Nous avons en effet pu faire la démonstration que la notion de disponibilité devait être revue, notamment en fonction des changements dus à l’expérience du télétravail.
Bien que les négociations étaient pour ainsi dire presque complétées à la fin de la session, nous n’avons pas été en mesure de signer les ententes locales avant de partir en vacances. Nous avons donc remis le tout en marche au début de la session et, même si l’on pensait que ce serait réglé rapidement, ce n’est toujours pas signé. C’est vraisemblablement dans les prochains jours que nous signerons les ententes, en retour de quoi nous aurons une intention signée de la direction des ressources humaines de tenir des discussions sur la disponibilité en cours d’année. Ce sera donc un dossier à suivre.
RAC
Peu de professeur·e·s du régulier ont conscience qu’il y a autant de RAC (reconnaissance des acquis et des compétences) dans notre Cégep. Nous sommes en fait un des deux CÉRAC (Centre d’expertise en RAC) au Québec. Certain·e·s d’entre nous en font pour compléter leur tâche ou en surplus, d’autres font de la RAC tout en travaillant dans leur domaine, quelques-un·e·s en font presque à temps plein!
Le développement fulgurant de la RAC à Ste-Foy a fait en sorte que des pratiques se sont établies avec le temps. Bien que ces tâches n’étaient pas officiellement dans notre convention collective, non seulement ces gens ont, selon les tâches qu’elles et ils effectuaient, été payé·e·s au taux des chargés de cours, mais elles et ils étaient également syndiqué·e·s dans notre accréditation depuis les débuts de la RAC au Cégep (au début des années 2010 environ), alors que ce n’était pas le cas dans les autres cégeps. Nous discutons de RAC avec la direction depuis longtemps, nous défendions ces personnes qui, selon nos pratiques locales et notre interprétation, font des tâches « de profs ». Mais voilà, nous avons réalisé récemment que la direction a complètement changé de cap.
La RAC a fait son entrée dans la convention collective 2020-2023, signée en décembre passé. Pour la plupart, les clauses négociées ne sont pas à l’avantage des « spécialistes de contenu » du cégep de Ste-Foy parce que nos pratiques locales étaient meilleures. Parmi les changements, notons que les activités réalisées dans le cadre de la RAC ne donnent plus d’ancienneté alors que c’était le cas à Ste-Foy et qu’un taux horaire unique plus bas que le taux chargé de cours a été négocié pour uniformiser les taux variés qu’il pouvait y avoir dans le réseau des cégeps.
Malgré cela, nous nous disions que nous avions des discussions à avoir dans le cadre des négociations locales pour assurer le maintien de certaines conditions. Les discussions entamées l’hiver dernier à ce sujet n’ont mené à rien. Le Cégep a plutôt décidé de « rejoindre le réseau ». Nous comprenions par là que les clauses de la convention collective seraient appliquées telles que négociées même si elles constituaient un recul pour les spécialistes de contenu de la RAC.
Nous n’avions jamais imaginé que cela sous-entendait le fait de mettre la hache dans les conditions de travail de ces personnes déjà mal servies en matière de conditions de travail, jusqu’à les désyndiquer. Certaines personnes ont réalisé, à peu près en même temps que nous, que leurs cotisations syndicales n’étaient plus prélevées depuis début septembre, que leur nouveau contrat était hors convention, et ce, sans même qu’elles en aient été avisées. Le peu de protection que ces gens avaient leur a été retiré sans consultation. Comme si ce qui avait été implicite pendant toutes ces années au Cégep de Ste-Foy (c.-à-d. que la RAC est de la tâche de prof) n’avait plus de valeur du jour au lendemain.
Il est assuré que le syndicat ne restera pas les bras croisés et fera tout ce qui est en son pouvoir pour faire reconnaître la légitimité des personnes qui exécutent des tâches de RAC au sein de notre accréditation, comme ça a toujours été le cas. Une lutte complexe et politique est en préparation.
Négociations 2023
La négociation 2023 est lancée. La première phase de consultation pour élaborer le cahier de demandes est terminée. Le dépôt officiel se fera à la fin octobre comme le prévoit la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans le secteur public. La partie patronale aura ensuite 60 jours pour soumettre aux syndicats le dépôt patronal.
Nous compterons sur votre participation à quelques activités de mobilisation aux moments clés de cette jeune négociation, mais on peut prévoir que le rythme s’intensifiera à l’hiver où une deuxième phase de consultation sera menée dans les assemblées générales.
D’autres chaudrons à surveiller :
En dehors des dossiers chauds dont nous venons de parler, nous assurons aussi une veille sur le processus d’assurance qualité. Le rapport final devrait être disponible un peu plus tard à l’automne.
Le projet de revoir le processus de révision de notes est également dans nos cartons depuis quelque temps. La direction prévoit de travailler avec nous sur ce dossier plutôt à l’hiver. Nous préparons donc une consultation sur le sujet pour l’AG du 26 octobre afin d’être prêt·e·s pour ces discussions.
Comme nous le disait notre direction des études en début d’année au sujet du nouveau devis ministériel, la direction a reçu le message que nous devions faire la démonstration que nous avons optimisé l’espace avant de pouvoir construire un nouveau pavillon. Il semble que c’est dans les espaces administratifs que nous devons couper (lire ici les bureaux). On peut en comprendre que des espaces collectifs et collaboratifs comme celui des collègues du département d’éducation physique sont appelés à se multiplier dans le collège. C’est également un dossier à surveiller.
La pénurie de main-d’œuvre occasionne une surcharge de travail dans les équipes, surcharge qui est aussi due aux nombreuses évaluations et actualisations de programme. Le retour à la « normale » est tout sauf « normal ». On sent bien, partout dans le collège, que nous n’y arrivons pas. Ce sentiment que l’on a d’être débordé est généralisé en ce moment. C’est le symptôme de quelque chose, une illustration que ce n’est pas dans votre tête (pour reprendre une campagne élaborée il y a quelques années par la CSQ), mais que c’est plutôt l’organisation du travail qui en est la cause. Vous êtes nombreux et nombreuses à nous en parler et nous ne manquons aucune occasion de le rappeler à notre direction. Même si ce n’est pas simple, préservons-nous comme nous le pouvons.
Nous allons également suivre de près ce qu’il adviendra des résolutions prises en AG et en fédération syndicale au sujet de l’extension des clauses scolaires de la loi 101 aux cégeps.
Voilà en quelque sorte un bilan de mi-parcours du SPPCSF. Si vous avez des questions et des préoccupations, notre porte est toujours ouverte.