Les effets des grèves étudiantes du 22 et du 25 mars dernier

Vous avez été nombreux et nombreuses (138 répondant·e·s) à répondre au sondage envoyé au début de la dernière semaine de mars pour nous faire part des conséquences que les grèves ont eues sur votre travail, mais aussi pour vous prononcer sur l’orientation que la Direction a décidé de prendre. Bien que nous ayons appuyé l’Association étudiante dans ses luttes démocratiques, nous voulions avoir le pouls le plus représentatif possible des profs pour notre rencontre prévue avec la Direction le vendredi 1er avril.

Sans surprise, le sondage nous a permis de constater que pour la journée du 22 mars, les professeur·e·s ont passablement revu leur planification.

Notons que les données sont semblables pour la journée du 25 mars et que plusieurs ont affirmé que ces réorganisations ont engendré une surcharge de travail.

Nous vous avons questionné sur les communications. Les messages provenant de la Direction ont été jugés trop tardifs (91%) et pas suffisamment clairs (72%). Les communications du Syndicat sont arrivées à un moment opportun pour 69% des répondant·e·s et ont été perçues comme claires (74%). Enfin, 79% des membres ayant répondu au sondage étaient d’accord avec la décision du Syndicat d’appuyer l’Association étudiante dans sa demande de lever les cours.

L’exécutif prend bonne note du fait que les communications et échanges sur la page Facebook « SPPCSF en privé » n’étaient pas vus par tout le monde. Toutefois, ce média permet souvent de répondre rapidement aux questions des membres (même la fin de semaine 😉), réponses qui peuvent de plus être clarifiées et utiles à l’ensemble de la communauté contrairement à des courriels. Le groupe étant privé, les échanges y sont aussi plus ouverts et fluides. Toutefois, si une telle situation devait se représenter, l’exécutif propose de continuer de communiquer les informations importantes par courriel et d’informer par courriel les gens que le Syndicat utilisera la page Facebook pour la majorité des nouvelles « fraîches » et pour répondre aux questions qui seront posées directement sur la page.

Finalement, 73% des répondant·e·s au sondage sont en désaccord avec la décision du Collège d’avoir maintenu les cours tout en donnant la latitude de réaménager le mode d’enseignement. Les commentaires à ce sujet ont été très nombreux. Même si plusieurs ont trouvé l’intention de souplesse louable et ont reconnu que cette autonomie leur permettait d’être en cohérence avec leurs valeurs, une majorité de professeur·e·s ont senti qu’on leur faisait porter l’odieux de la décision. Selon leur interprétation des consignes reçues, certain·e·s ont vécu le maintien des cours comme un dilemme de loyauté envers la Direction et leurs étudiant·e·s. « Au bout du compte, ce sont les profs qui ont été les pas fins de l’histoire. Certains aux yeux des étudiant·e·s, d’autres aux yeux de la Direction. » Il s’agit pour plusieurs d’une non-reconnaissance du vote de grève des étudiant·e·s alors que l’on cherche à former des citoyen·ne·s engagé·e·s.

Pour la plupart des gens, la Direction aurait dû trancher et ne laisser aucun flou. Une levée de cours aurait permis d’éviter cette situation qui a été anxiogène pour plusieurs. Ce sont là les constats que nous avons portés à l’attention de la Direction lors de notre rencontre de la semaine dernière.

Finalement, bien que ce travail demeure souvent invisible, sachez que l’exécutif syndical a été très engagé et a tenté à plusieurs reprises de faire avancer les démarches et d’accélérer les prises de décision, que ce soit par des communications avec la Direction, par des visites sur les lignes de piquetage ou par le travail de collaboration que nous avons effectué avec l’Association étudiante dans les semaines précédentes. Notre appui à l’Association étudiante a d’ailleurs été souligné dans une lettre du président de la FECQ étudiante envoyée à la FEC-CSQ, à Bernard Tremblay (de la Fédération des cégeps) et au ministère de l’Enseignement supérieur.