Mon année 2023-2024
C’est vraiment un honneur et un plaisir d’avoir pu vous représenter cette année. Honnêtement! Ce fut une année mouvementée et épuisante, mais tellement gratifiante.
L’automne fut bien entendu marqué par la négociation et la grève. C’est la bonne humeur et l’intelligence de Danny (mon 2e cerveau), la plume de Geneviève, le sens de l’organisation de notre Germain à tout faire, l’efficacité de Christine à la mobilisation, le soutien indéfectible d’Annie et, surtout, la belle complicité au sein de notre équipe, qui ont fait en sorte que cette grande aventure de grève historique a été un succès.
Lorsque j’étais responsable de la mobilisation en 2020, en pleine pandémie, j’avais organisé une journée de grève en mars, et une autre en mai. J’avais trouvé ça intense… Finalement, c’était de la petite bière. Une chance que la grève s’est déployée en séquences pour nous permettre de peaufiner notre organisation!
La première demi-journée nous est apparue comme un test. Les journées commençaient à être plus froides lors de la deuxième séquence de grève de trois jours. On a tenté de varier les activités, d’offrir des options pour les prestations de grève qui permettraient d’agrémenter la vie sur les piquets de grève. La possibilité de remplacer le piquetage par la préparation de petits plats a été autant appréciée par les profs qui ont choisi cette solution que par ceux et celles qui ont pu en profiter. Cela restera un des points forts de notre mobilisation : cette impression d’assister à un party de famille… élargie disons. Je pense que c’est ce sentiment partagé qui a poussé plusieurs d’entre vous à nous proposer des idées : « Je pourrais organiser un bingo pour les enfants. » « Nous, on pourrait faire des hot-dogs ». « Voudrais-tu que j’amène un foyer et du bois demain? » Les journées étaient éreintantes, mais votre soutien, vos remerciements et votre mobilisation nous ont touché.es droit au cœur et nous ont permis de tenir bon.
Quand, en Front commun, nous avons décidé de faire une troisième séquence de grève de 5 jours consécutifs, j’étais d’avis que c’était la chose à faire pour faire pression sur le gouvernement. Mais c’est venu avec un petit vertige : la pression d’organiser 5 journées d’activités variées, en hiver, sans eau, toilettes ni électricité (et avec un budget limité, comme dirait notre trésorière).
Heureusement que nous étions en Front commun. Les ponts que nous avions commencé à bâtir avec les autres syndicats l’année dernière se sont vraiment consolidés lors de l’organisation de journées de grèves cet automne. Chaque syndicat a apporté sa touche à l’organisation et sa contribution financière. Les employé.es de soutien nous ont construit un véritable quartier général, nous avons pris en charge une bonne part de l’organisation, et les éducatrices spécialisées ont offert leur soutien chaque jour. Les professionnels ont contribué également lorsqu’ils nous ont rejoint.es sur les lignes de piquetage. Cette grève nous a réellement rassemblé.es et c’est une de mes grandes fiertés parce que j’ai travaillé très fort en ce sens. Je pense profondément qu’on gagne à se parler davantage, à s’unir sur les enjeux pour lesquels c’est possible, à s’entraider quand on le peut.
Ceci dit, l’issue de la négociation en a laissé plus d’un.e sur sa faim, notamment en matière de tâche enseignante. Nous l’avons bien entendu et nous sommes du même avis. En ce sens, nous avons entamé un projet de recherche sur la tâche enseignante au Cégep de Ste-Foy, enquête qui a déjà commencé sous la forme de groupes de discussion et qui se poursuivra l’automne prochain. La Direction soutient d’ailleurs ce projet et souhaite connaître les résultats qui émaneront de cette démarche.
Et comme si ce n’était pas assez, des dossiers qui piétinaient depuis plusieurs années ont enfin avancé. Le retour en force de notre directrice des études et, j’oserais dire, la volonté de travailler en collaboration sur certains dossiers ont facilité les discussions.
Après des années de discussions ponctuées de timides avancées, suivies de certains reculs concernant la disponibilité du corps enseignant, nous pouvons affirmer que les deux dernières années ont réellement permis de dénouer des nœuds importants. Il aura quand même fallu plusieurs allers-retours avec les directions adjointes et un changement d’angle de la discussion pour parler dorénavant de télétravail pour y arriver, mais nous sommes impatient.es de présenter l’aboutissement de ces réflexions aux côtés de la direction au début de la session prochaine.
Nous avons également suivi de près les travaux concernant le cadre de référence sur le comité de programme et le comité de la formation générale, le processus de révision de notes et le chantier sur les cours complémentaires, tantôt en formulant des avis, des suggestions de modifications, tantôt en énonçant nos positions dans différentes instances. Tout n’est pas parfait, mais force est de constater que les échanges ont été constructifs et que plusieurs de nos préoccupations ont été entendues dans chacun de ces chantiers.
Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, le mouvement de mobilisation de l’automne n’aura pas nui à la capacité de faire avancer des dossiers en collaboration avec la direction. Nous ne nous plaindrons pas du fait d’avoir réglé plusieurs dossiers, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que votre exécutif syndical ne s’est pas ennuyé cette année. Je dirais même que je suis très fière de tout ce que notre équipe a accompli cette année.
Merci! Cette année restera pour toujours un moment très fort de ma carrière et c’est grâce à vous, collègues professeur.es et surtout, membres du bureau syndical.
En terminant, dans l’hebdo de la semaine dernière, nous avons salué deux président.es sortants, Amélie-Elsa et Paul-Émile, mais je ne peux m’empêcher de souligner le parcours d’une autre présidente importante au SPPCSF, notre collègue Nadine Bédard-St-Pierre, qui a posé sa candidature pour le poste de première vice-présidence de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Son rôle de porte-parole du comité de négociation lors des deux dernières rondes de nos négociations sectorielles fait d’elle la personne tout indiquée pour occuper ce rôle. La délégation de Ste-Foy sera derrière elle au congrès de la CSQ, du 26 au 29 juin pour voter pour elle.