Mot de la rentrée de la présidente

Je me demande bien pourquoi on se surprend encore que la rentrée démarre à ce point sur les chapeaux de roues. C’est pourtant la norme. J’espère tout de même que, comme moi, vous avez pleinement profité de vos vacances et que ce retour est heureux malgré la folie de la rentrée.

Je nous le souhaite collectivement parce que la rentrée 2023 en est également une de négociation et nous ne tarderons pas à vous parler de mobilisation. Au printemps dernier, on commençait déjà à sentir que les 420 000 travailleurs des services publics désiraient accentuer la pression sur le gouvernement et les tables de négociations. Nous nous sommes d’ailleurs dotés d’un mandat d’intensification des moyens de pression puisque nous étions (et nous sommes toujours) encore loin d’un règlement et que les offres patronales sont largement insuffisantes.

Eh bien, on y est. L’automne s’annonce chaud en termes de mobilisation, et nous lancerons ce mouvement en force le 23 septembre, lors d’une grande manifestation nationale où les 420 000 travailleurs des services publics sont invités à unir leurs voix pour améliorer substantiellement les conditions de travail dans les services publics. Nous vous donnerons davantage de détails d’ici peu, mais nous espérons que vous serez nombreux à vous joindre à nous.

Espérons que notre mobilisation fera réagir le gouvernement et que nous n’aurons pas à exercer la grève, mais on peut s’attendre à ce que, comme c’est malheureusement le cas habituellement, c’est lorsque la grève est déclenchée que les choses se règlent.

En parallèle de la négociation, nous aurons bien sûr nos dossiers locaux à faire avancer également. Les discussions entourant la définition de la disponibilité pour les professeur.e.s, incluant la disponibilité dans la période des fêtes, est à poursuivre avec la direction. La liberté académique, plus particulièrement la liberté d’expression, demeure un sujet important pour les professeur.e.s et même si cet aspect a été évacué des travaux sur la liberté académique, le syndicat continuera de revendiquer une reconnaissance et une plus grande protection de la liberté des professeur.e.s à cet égard. Nous demeurerons également aux aguets vis-à-vis de l’intelligence artificielle et des impacts de ce développement fulgurant sur nos conditions de travail. Nous souhaitons aussi revoir certaines conditions de travail pour les collègues travaillant à la RAC (reconnaissance des acquis et des compétences). Et après des années de tentatives, peut-être réussirons-nous enfin à revoir le processus de révision de notes avec la direction et l’association étudiante et à participer au chantier sur les cours complémentaires.

Vous pouvez le constater, l’équipe du bureau syndical aura, tout comme vous, amplement de pain sur la planche et c’est vraiment un honneur de vous représenter et de vous épauler. Mais au risque de me répéter, nous aurons besoin de vous pour que la négociation « se conclue rapidement et de façon satisfaisante pour tous ».

Cette négociation s’annonce pour être historique, soyons du mouvement. C’est notre négo, à tous et à toutes! Ce n’est qu’en faisant entendre haut et fort nos revendications que nous pouvons espérer que cet essoufflement qui est devenu notre nouvelle norme cesse enfin. Alors, les périodes de folie pendant lesquelles le rythme s’accélère redeviendront peut-être ce qu’elles auraient toujours dû demeurer : de brefs moments de fébrilité dans le cours serein de la session.