Retrouver notre erre d’aller

Nous sommes à la semaine 8. On pourrait tout aussi bien être à la semaine 14, ou 16. La semaine de relâche est derrière nous. Comme chaque année, elle aurait dû nous permettre de faire le plein, de nous ressourcer, de nous reposer, de prendre de l’avance dans nos préparations et dans nos corrections. Elle aurait dû, mais ce n’est pas pour chacun l’impression générale qui s’en dégage.

Nous vous en parlions dans le dernier Hebdo, cette session « normale » n’est pas normale. Nombreux sont ceux et celles d’entre nous qui se heurtent aux limites des acquis de nos étudiant·e·s. Les corrections sont plus laborieuses, les encadrements plus exigeants. La base sur laquelle nous nous reposions pour construire l’édifice de notre session n’est plus la même, il nous faut solidifier un socle dont nous découvrons, à mesure, les points faibles. S’ajoutent à cette situation les reprises d’examen et le fait que des départements manquent encore de personnel enseignant.

Des travaux commencent ou se poursuivent : les travaux sur la liberté académique, les travaux sur l’évaluation et l’actualisation des programmes, ceux sur la table de la formation générale. Des formations sur des sujets majeurs, comme le harcèlement psychologique (nous discutons présentement avec la Direction du caractère obligatoire de cette formation), ont aussi lieu. Ces tâches importantes alourdissent une session déjà surchargée. La situation est encore plus difficile pour les nouveaux professeurs.

Vous êtes nombreuses et nombreux à nous faire part de la sensation d’être submergé·e·s. Pendant la semaine de relâche, un nombre inquiétant de professeur·e·s a affirmé devoir demander un congé maladie afin de ne pas se présenter à une réunion pour pouvoir corriger. Nous aurions besoin de temps, d’espace pour retrouver notre erre d’aller, et c’est précisément ce temps qui nous fait défaut.

Nous voulons que vous sachiez que nous avons fait part à la Direction de cette situation inhabituelle et nous continuons de marteler le message. Si des enjeux concernant vos départements surgissent ou si des enjeux particuliers vous touchent, n’hésitez cependant pas à nous en faire part.