Les professeur.e.s et les étudiant.e.s demandent une politique de féminisation

sticker-symbole-homme-femmeC’est dans une lettre envoyée le 29 avril dernier et adressée à Madame Jasmine Gauthier, directrice générale du Collège, que votre Syndicat et l’Association étudiante ont formulé conjointement une demande officielle afin que le Cégep de Sainte-Foy se dote d’une politique de rédaction inclusive.  Il est souhaité que cette nouvelle politique ait un caractère prescriptif pour les documents administratifs et les publications officielles du Collège, et un caractère incitatif pour toutes les autres formes d’expression orale et écrite.

Appuyés par leurs assemblées générales respectives, le SPPCSF et l’AÉCSF considèrent qu’à une époque où l’inclusion apparaît, plus que jamais, incontournable, il est évident que le Cégep de Sainte-Foy doit démontrer que celle-ci est possible dans les différentes communications.

De telles approches sont déjà en place dans plusieurs collèges, depuis plus de deux décennies dans certains cas (depuis 1990 au Cégep régional de Lanaudière et depuis 1993 au Cégep de Rimouski, notamment ; les Cégeps de Victoriaville et Drummondville encouragent aussi de telles façons de faire). En mai 2018, la rectrice de l’Université Laval, Mme Sophie D’Amours, annonce que son établissement privilégiera désormais la rédaction épicène[1] pour ses documents institutionnels, en visant des formulations non genrées.

Il est communément admis que la féminisation linguistique des documents (une autre manière d’identifier la rédaction inclusive) est réalisable sans alourdir les textes. L’Office québécois de la langue française (OQLF) recommande lui-même la féminisation des textes et l’abandon du masculin générique. Ainsi, il souligne :

« Il faut employer le masculin générique avec parcimonie pour désigner un ensemble mixte constitué d’hommes et de femmes. L’emploi d’une note préliminaire comme : dans ce texte, le masculin englobe les deux genres et est utilisé pour alléger le texte ne permet pas d’assurer une égale représentation des femmes et des hommes dans le texte. Ce type de note est désuet puisque la féminisation linguistique est de nos jours bien présente dans l’usage.[2] »

Dans le but de mettre en place cette future politique et de changer les pratiques de rédaction, le Syndicat et l’Association étudiante ont aussi proposé la création d’un comité de rédaction inclusive. Ce comité ponctuel pourrait être constitué des membres de la communauté collégiale (enseignant.e.s, étudiant.e.s, conseillèr.e.s pédagogiques, agent.e.s de bureau, agent.e.s de communication, cadres, etc.) et avoir pour mandat d’élaborer un guide pratique local de rédaction qui permettrait aux membres de la communauté de s’approprier cette façon d’incorporer la diversité sexuelle dans les différentes communications au Collège.

Pour l’instant, nous sommes en attente des réactions de Madame Gauthier concernant la lettre. Nous vous tiendrons au courant de la suite des choses.

[1] Qui constitue une forme de féminisation linguistique.
[2] Site internet de l’Office québécois de la langue française : http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=3912