Éditorial de la rédactrice en chef

Chères lectrices et chers lecteurs de l’Hebdo syndical,

EditorialSi vous êtes un tant soit peu assidu.e.s à la lecture de notre chronique hebdomadaire, vous aurez constaté que le « je » y trouve peu souvent sa place en tant que destinateur ; nous préférons, d’ordinaire, tenir un discours dépersonnalisé qui se contente de véhiculer de l’information, quoiqu’empruntant aussi, à ses heures, à une fonction incitative afin de vous convaincre de venir participer à nos activités. Or voici le moment, pour la rédactrice en chef de votre Hebdo, d’insérer des digressions subjectives.

Voilà : après deux ans à m’immiscer dans votre boîte de réception, je cède ma place à quelqu’un d’autre et je retourne chausser mes pantouflettes de prof à temps plein. Ce sera certes plus facile de voir venir les échéances et je gérerai vraisemblablement ma vie personnelle avec un peu moins de flou artistique, mais le fait de savoir que je ne serai plus en contact avec autant de mes collègues, même si c’est virtuellement, me manquera.

Ce départ de l’Hebdo coïncide par ailleurs avec le départ de mes fonctions comme représentante syndicale après deux années bien remplies. J’en ressors certes fatiguée puisque j’ai souvent été bien loin de ma zone de confort, mais tout de même riche d’une expérience humaine telle que je n’en avais pas encore connu depuis que je suis arrivée au cégep de Ste-Foy, à l’automne 2007.

L’implication syndicale peut en effet faire vivre vertiges et moments de grande perplexité devant la complexité des mandats qui nous échoient, mais ce travail offre en retour des occasions de faire la différence auprès de collègues : aider, être l’oreille attentive dont quelqu’un avait besoin, accompagner dans un cheminement, orienter vers les ressources disponibles, conseiller et accueillir sont des actions et des attitudes qui, en retour, nous valent des témoignages de reconnaissance et, si l’on se le permet, un sentiment d’accomplissement devant les efforts auxquels on a consenti sans compter nos heures.

Je fermerai donc ce chapitre en vous remerciant pour la confiance que j’ai reçue durant mes deux mandats, pour le temps que vous avez passé à lire mes articles (trop) souvent imparfaits et pour le soutien formel et informel qu’on m’a manifesté. Je conclurai, surtout, en vous disant que pour l’avoir expérimentée de l’intérieur, la vie syndicale, au cégep de Ste-Foy, est faite d’intégrité, de rigueur et de dévouement. Je retourne à mes pantoufles de prof l’esprit en paix, sachant que l’équipe syndicale de l’an prochain rivalisera de créativité et d’énergie afin de bien vous représenter.

Solidairement vôtre, pour une dernière fois,

Marianne Bouchard Landry
(désormais simplement) professeure de littérature