Réseau des femmes de la CSQ : Un réseau qui débute sur un air de solidarité pour dénoncer la culture du viol
Compte rendu d’Isabelle Marcoux
Les 27 et 28 octobre derniers, à Québec, le Réseau des femmes CSQ s’est réuni et une soixantaine de délégué.e.s des comités de la condition des femmes issus des divers syndicats de la CSQ y ont participé. La délégation de la FEC, toujours bien représentée, comptait pour sa part dix représentantes, dont je faisais partie.
Avant de résumer les grandes lignes de ce Réseau, il faut noter qu’il a débuté sur un air de solidarité pour dénoncer la culture du viol. Effectivement, quelques représentantes du CCF-FEC ont profité de leur passage à Québec pour se joindre aux quelques centaines de personnes réunies au centre-ville de Québec pour la manifestation qui a eu lieu mercredi dernier, le 26 octobre, et visant à dénoncer la culture du viol. Quelques professeur.e.s du cégep de Sainte-Foy sont aussi venu.e.s montrer leur soutien.
Pour résumer les présentations du Réseau auxquelles j’ai assisté, commençons par celle intitulée «L’expérience syndicale des femmes : valeurs, obstacles et vécu » de Catherine Le Capitaine et Marie-Pier Bernard Pelletier du département de Relations industrielles de l’Université Laval. Cette conférence fort intéressante a souligné que le problème de sous-représentation des femmes dans les organisations est un phénomène mondial. Elle a aussi mis en relief le paradoxe entre, d’une part, la présence accrue des femmes parmi les membres des organisations syndicales et, d’autre part, la sous-représentation des femmes dans les lieux décisionnels des syndicats, et ce, à tous les niveaux hiérarchiques. Il est aussi intéressant de relever que quand les femmes s’impliquent, c’est souvent parce qu’elles ont été sollicitées en raison du manque de relève syndicale. Quant aux principaux obstacles que les femmes rencontrent, ils sont liés à la maternité et à la conciliation famille-travail.
Par la suite, Pierre-Antoine Harvey, conseiller à la CSQ, nous a parlé en premier lieu de « l’analyse différenciée des sexes : Résultats de la négo ». À la demande de la FEC, les résultats de la négo (2015) seront analysés de façon à permettre de différencier ses effets sur les femmes et les hommes. Cette analyse sera présentée dans un prochain conseil général sur la négo, auquel des représentant.e.s des syndicats locaux assisteront.
Par la suite, M. Harvey a fait état de la campagne 5-10-15 en prenant soin de « déboulonner » tous les mythes autour des conséquences d’une augmentation du salaire minimum à 15 $.
Plus tard, deux conférencières, soit Mme Marie Rinfret (vice-présidente de la Commission sur l’équité salariale) et Karen Harnois (conseillère de « l’équipe équité salariale » de la CSQ), nous ont parlé de l’équité salariale. La présentation a débuté par l’historique de la loi sur l’Équité salariale, qui a aujourd’hui 20 ans. En effet, c’est en 1996 que l’Assemblée nationale a adopté cette loi de façon unanime. Mesdames Rinfret et Harnois nous ont par ailleurs rappelé qu’il s’agit d’un droit collectif non négociable et qu’aucune renonciation n’est possible puisqu’elle a préséance sur n’importe quelle convention collective. La présentation s’est conclue sur le fait que l’équité salariale est un pas de plus vers la concrétisation de l’égalité hommes-femmes sur le plan économique.
Le Réseau s’est conclu sur une présentation d’Élaine Émond, fondatrice de Groupe femmes, politique et démocratie. Mme Émond a commencé sa présentation en demandant si les femmes changent la politique. Au terme de sa présentation, elle répond que pour changer les choses, les femmes doivent avoir du pouvoir et qu’à moins de 40 % dans les instances, les chances d’influence sont plutôt minces. Donc, en fait, sans partage réel de pouvoir, l’égalité de fait n’existe pas.
Bref, ce Réseau a permis encore une fois de nourrir les participantes dans leur analyse féministe, de susciter leur plus grande participation dans les instances syndicales tout en les mobilisant en vue de créer un monde plus égalitaire!
Isabelle Marcoux
Comité de la condition des femmes